FMI : «Les menaces sur la stabilité de l’Algérie s’accentuent»
Le Fonds monétaire international (FMI) estime, dans une note consacrée à l’Algérie, que notre pays continue à avoir d’importantes marges de manœuvre sur les plans extérieur et budgétaire, mais «les menaces qui pèsent sur la stabilité macroéconomique s’accentuent». Selon l’institution financière internationale, pour la première fois en près de 15 ans, «le compte des transactions courantes devrait se solder par un déficit. A moyen terme, les déficits devraient se creuser, car la forte consommation intérieure d’hydrocarbures et la baisse des cours du pétrole sont défavorables aux exportations, tandis que les importations, stimulées par les dépenses publiques, continuent d’augmenter». Le FMI fait observer «que les exportations ne sont pas suffisamment diversifiées et l’IDE est freiné par les restrictions sur l’actionnariat». Pour l’institution de Bretton Woods, «le déficit budgétaire devrait se creuser à plus de 7% en raison du recul des recettes des hydrocarbures, de la nette hausse des dépenses d’investissement et de la poursuite des fortes dépenses courantes. Les recettes hors hydrocarbures sont inférieures à leur potentiel, la masse salariale est élevée et les subventions et transferts sont coûteux, représentant environ 26% du PIB. L’épargne budgétaire devrait baisser pour la deuxième année consécutive», analyse encore le FMI. Pour ce dernier, «l’Algérie jouit certes d’une stabilité macroéconomique, mais elle a besoin d’une croissance plus rapide et plus solidaire pour créer suffisamment d’emplois à l’intention de sa population jeune. Dans le secteur public, les investissements sont peu efficients, et dans le secteur privé, la croissance est entravée par un lourd climat des affaires, un secteur financier insuffisamment développé et une intégration internationale limitée. Enfin, les rigidités sur le marché du travail et l’inadéquation des qualifications limitent l’impact que peut avoir la croissance économique sur la création d’emplois».
Meriem Sassi