Le terrorisme n’est pas né musulman
Pour combattre efficacement le racisme, il faut commencer par interdire les raisons et non seulement ce voile qui met à nu. La politisation des religions est la première cause du racisme, du terrorisme … et a été un instrument aux mains de la bourgeoisie qui l'a, certes, détrôné à l'intérieur de la France par exemple et qui s'en est servie à l'extérieur. C'est au nom de la chrétienté que des peuples dans le monde ont été massacrés et leurs pays colonisés. C'est au nom de l'islam qu'ils sont aujourd'hui asservis (Arabie Saoudite, Maroc…). Ce n'est certainement pas une coïncidence qu'il est fait appel à cette dernière religion d'Abraham et qui est démunie de clergé. Elle sert aujourd'hui les antidémocrates à abrutir la société dans le but de la rendre docile. Oui, l'islamisme a été d'abord un acte politique aux mains de la finance mondiale pour combattre le communisme jusqu'à la défaite de l'URSS pour pouvoir devenir un fait de société dans le monde. Oui, il faut combattre avec les moyens démocratiques sans toutefois oublier l'essentiel. La meilleure arme est de militer pour la séparation de la religion de l'Etat. Si on parle de laïcité dans les pays «chrétiens», c'est de sécularisation qu'il s'agit dans les pays musulmans ou juifs. Hier, combien de pays étaient islamistes à l'instar de l'Arabie Saoudite ? Combien sont-ils aujourd'hui et combien sont-ils sur cette voie ? Aujourd'hui, le seul pays qui adopte la stratégie de la suprématie de la religion est Israël, mais demain qui empêcherait la haute finance de décréter par exemple l'Etat de New York un deuxième état juifs ? Qui arrêtera ce retour à l'utilisation du racisme pour soumettre à l’esclavage de nouveau l'Humanité, et les peuples du tiers monde, parce que les plus fragiles, parce qu’anciennement colonisés, en premier comme on le constate ? Il existe autant de moyens pour sortir de cette spirale du retour à la grande pauvreté, à la soumission, au servage que de pouvoir d'en sortir et de déboucher sur de nouvelles libertés. Le paradoxe c'est qu'au moment où l'individualisme est à son apogée, la solution, elle, ne peut-être que globale. A deux doigts de se hisser au but humain presque naturel qu'est la liberté comme cet autre oxygène de l'Homme, la source de son âme, Dieu est convoqué, instrumentalisé pour contrecarrer encore une fois cette exigence inéluctable.
A un commentaire qui s'illustre par le poème de Nizar Kabbani : «De terrorisme on nous accuse, je suis pour le terrorisme», je réponds : oui, à l'instar de nos combattants de libération de l'Algérie que les colonisateurs et leurs cohortes d'intellectuels appelaient terroristes ou fellagas et que les nationalistes surnomment les moudjahidine. Oui au terrorisme de la résistance contre l'occupation. Oui à la résistance palestinienne sous toutes ses formes. Non à la soumission du peuple palestinien à Israël. La confusion entretenue entre le résistant et le terroriste à l'instar de l'islam et de l'islamisme sont des actes de guerre de la plus haute stratégie pour neutraliser la solidarité populaire envers les causes justes, installer une opacité jusqu'à faire de la victime un coupable et du coupable une victime aux yeux de l'opinion. Ces confusions qu'entretiennent à ce jour des nations et des ONG relayées par leurs intellectuels ont fait autant de tort que leurs médias diffusant leurs mensonges à longueur de journée. En faveur d'Israël, cette stratégie de la communication du grand capital n'a pas trouvé jusqu'à présent une réponse adéquate qui puisse aider à la libération de la Palestine.
Saâdeddine Kouidri