Saïd Sadi à Akbou : «L’idée d’un statut spécifique pour la Kabylie mérite réflexion»

D’Akbou, à Béjaïa, où il a tenu sa deuxième conférence-débat du week-end, l’ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Dr Saïd Sadi, appelle à mûrir la réflexion sur l’organisation politique de l’Algérie. Il trouve ainsi, au vu des bouleversements que connaît la région, qu’«il est urgent de revoir le modèle de gestion politique et administrative de l’Algérie, qui n’est qu’une pâle copie du système jacobin appliqué en France». Le modèle doit d’être bien étudié, estime-t-il. Pour Saïd Sadi, les aspects sociologiques, culturels, ethniques, cultuels doivent être pris en compte pour façonner un modèle de gestion politico-administrative, adapté aux besoins «spécifiques» de chaque région. Saïd Sadi se dit «enchanté» par le «Manifeste pour la reconnaissance constitutionnelle d’un statut politique particulier de la Kabylie», lancé dans la presse par des intellectuels installés en France. Il estime, lui qui a défendu au sein de son parti l’idée d’une régionalisation politique, que la spécificité de chaque région doit être prise en compte afin de libérer les initiatives et permettre aux régions de mieux se développer à tout point de vue. Pour évoquer les «graves problèmes politiques» auxquels est confronté le pays, Saïd Sadi revient sur les grands faits historiques, dont le Congrès de la Soummam qui aurait pu, selon lui, constituer une bonne base pour la mise des premières fondations d’un Etat moderne et démocratique. Dans sa conférence intitulée «Devoir de résistance et exigences du développement», l’ancien dirigeant du RCD ne voit pas de développement possible sans une nouvelle organisation politique et, surtout, sans une réelle décentralisation qui donnerait le pouvoir aux élus, mais surtout aux électeurs qui auront un droit de sanctions si le bilan s’avère négatif. Saïd Sadi rappelle dans ce sillage les grands faits d’armes d’une icône locale, à savoir Hocine Salhi qui a lancé, d’après lui, à la demande du colonel Amirouche, «le principe de la sensibilisation politique que le FLN a adopté par la suite». Les héros méritent ainsi d’être mis en valeur. Car c’est l’histoire, affirme-t-il, qui façonne l’avenir d’un pays.
Rafik Meddour

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