Alors que les manifestations s’étendent dans le Sud : les jeunes menacent de sortir dans la rue
Dans le sillage des protestations qui se poursuivent dans plusieurs wilayas du sud du pays, l'Union générale de la jeunesse algérienne (UGJA) menace de recourir à des manifestations dans la rue dans toutes les wilayas au cas où ses revendications ne seraient pas prises en compte par le ministère de la Jeunesse. L’organisation précise qu’elle mettra ses menaces à exécution si le ministère ne change pas de cap en orientant sa politique vers les véritables préoccupations des jeunes et n’opère pas une réorganisation de ses structures en vue de mieux coller aux réalités vécues par la jeunesse en 2015, au lieu de rééditer un fonctionnement éculé axé sur des «manifestations folkloriques» qui n’apportent rien aux jeunes et qui ne servent qu’à gaspiller des budgets colossaux. L’UGJA, qui s’adresse directement au ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, remet en question notamment «la célébration du Nouvel An qui a eu lieu dans la wilaya d’Oued Souf et les expositions d’artisanat programmées par le ministère, alors que les jeunes ont besoin de voir l’argent gaspillé de la sorte utilisé pour les aider à réaliser leurs projets et à renforcer leurs compétences technologiques, par exemple». Les adhérents de l’UGJA regrettent que malgré leurs multiples tentatives de coordonner des actions avec la tutelle censée les représenter, ils restent ignorés par le ministère au profit des organisations d’étudiants, qui devraient être encadrées par le ministère de l'Enseignement supérieur. L’UGJA dit ne pas comprendre «le refus persistant de dialogue de la part du ministère» et souligne qu’elle «ne restera pas les bras croisés devant le gaspillage de l'argent public alors que nous vivons une crise financière causée par l'effondrement des prix du pétrole», estimant que «la conduite des affaires liées à la jeunesse avec les méthodes des années soixante-dix nous conduira à inévitablement vers une impasse».
Meriem Sassi