Zone industrielle de Rouiba : les travailleurs haussent le ton
La zone industrielle de Rouiba, la plus importante du pays, renoue avec la protestation. Des milliers de travailleurs expriment leur colère contre la volonté clairement affichée du gouvernement de procéder à la privatisation de ce qui reste du tissu industriel dans ce qui était le fleuron de l’économie nationale. Les travailleurs se sont rassemblés aujourd’hui pour dénoncer les décisions du CPE relatives à l’ouverture du capital de plusieurs entreprises publiques et la fusion de plusieurs groupes économiques. Fort nombreux, les travailleurs envisagent sérieusement d’investir la rue si le gouvernement ne prend pas en considération leurs doléances et persiste dans sa volonté de vendre ce qui reste du patrimoine économique public. C’est l’Union locale de l’UGTA qui est au cœur de cette manifestation. On ne sait pas encore si le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, cautionne cette démarche protestataire ou pas. Les protestataires s’opposent, entre autres, à la privatisation de la SNVI que le gouvernement voudrait vendre comme il l’a fait pour l’Entreprise nationale de gaz industriel (ENGI). Les travailleurs semblent avoir très mal pris les annonces et les ambitions affichées par le patronat privé qui cherche à entrer fortement dans tous les secteurs d’activités, y compris dans celui du transport aérien et maritime. Les travailleurs de cette zone industrielle se sont plusieurs fois distingués par des démonstrations de force. Et ils semblent déterminés à le refaire autant de fois qu’il le faut pour, disent-ils, défendre leur «acquis» et contrer «les tentatives de bradage» des entreprises publiques.
Rafik Meddour