Vers la création du plus grand complexe de textile en Afrique
Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a annoncé, aujourd’hui lundi, la création du plus grand complexe de textile en Afrique. S’exprimant dans un point de presse tenu à Alger en marge de l’installation de douze nouveaux groupes industriels publics, Bouchouareb a assuré que le dossier est ficelé et que la première pierre sera posée très prochainement. Selon le ministre de l’Industrie, ce complexe emploierait plus de 6 000 personnes au démarrage pour atteindre plus tard les 15 000. «Avec ce complexe, l’Algérie va exporter», a attesté le ministre. Une véritable prouesse pour un pays qui importe actuellement tous ses besoins en textile. Le ministre a souligné que cette méga-usine de textile sera implantée à l’ouest du pays. Il estime que ce projet est aussi le fruit d’une politique visant à relancer le tissu industriel. Une politique qui se traduit par la réorganisation du secteur économique public avec la création de douze groupes industriels mis en place aujourd’hui à Alger. Créés à partir des 14 Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP), ils se composent de sept groupes nouvellement créés et de cinq autres existants. Les sept nouveaux portent sur les filières de l'agroindustrie, des industries chimiques, des équipements électriques, électrodomestiques et électroniques, des industries locales, de la mécanique, des industries métallurgiques et sidérurgiques et des textiles et cuirs. Quant aux cinq groupes existants, il s'agit de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), du Groupe pharmaceutique Saidal, de la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) et de Manadjim Al-Djazaïr (Manal). Abdesselam Bouchouareb rassure sur l’avenir des 14 SGP en affirmant que les désormais «ex-patrons des SGP vont rester dans le circuit industriel public». «Nous avons besoin encore de leur expérience et ils continueront à travailler dans un cadre qui sera ultérieurement défini», a précisé le ministre de l’Industrie, selon lequel le secteur a besoin d’énormément de ressources et de compétences. Bouchouareb plaide, en outre, pour le développement rapide du marché boursier afin que des entreprises publiques trouvent leurs sources de financement sur le marché national, rappelant dans ce sillage les changements que connaît l’économie mondiale. «Le choix de la création des groupes par fusion-absorption des SGP trouve sa raison, notamment, dans la recherche de la valorisation des compétences qu’elles recèlent, leur rentabilisation et la fin de l’éparpillement des compétences», expliquent les concepteurs de cette réorganisation. Les dirigeants de ces groupes industriels auront une feuille de route «claire», consistant en la mise en place de l’organisation du groupe, la proposition de modifications et l'incorporation d’activités connexes de métiers ou de filières, en identifiant les activités nécessitant impérativement un partenariat.
Rafik Meddour