Bouteflika : «Le gaz de schiste est un don de Dieu»

Le président de la République a réaffirmé aujourd’hui, à l’occasion de la commémoration du 44e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, l’option prise en faveur de l’exploitation du gaz de schiste. Malgré l’appel de l’opposition à manifester contre ce choix jugé dangereux pour la santé de la population et l’environnement, Abdelaziz Bouteflika a souligné dans un message adressé aux travailleurs algériens, à l'occasion de la commémoration du double anniversaire du 24 Février, que «le pétrole, le gaz conventionnel et de schiste, les énergies renouvelables sont des dons de Dieu. Il nous incombe de les fructifier et d'en tirer profit, pour nous et pour les générations futures, en veillant scrupuleusement à assurer la sauvegarde de la santé de la population et la protection de l'environnement». Le message de Bouteflika insiste donc, sans équivoque, sur la décision d’aller vers l’exploration de toutes les sources d’énergie, y compris le non conventionnel décrié depuis des mois par les manifestants à In Salah, notamment. Le discours du président intervient au lendemain de la sortie médiatique du ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, qui a, dans un entretien à la Radio nationale, insisté sur l’importance de l’exploration des réserves de gaz de schiste «pour garantir l’avenir des générations futures». Par ailleurs, Bouteflika a estimé, aujourd’hui, que la crise à laquelle fait face le pays est «aussi grave que les crises passées, car elle menace notre économie, voire notre pain quotidien». Il affirmera que «la politique d'austérité ne sera point suffisante pour la juguler». Estimant qu’«attendre patiemment que les prix reviennent à leur cours antérieur ne sera qu'un pis-aller éphémère, et lorsque les puits de pétrole se seront taris, la crise n'en sera que plus dure et plus cuisante». Le président ajoutera qu’il faut «compter sur nos capacités propres, sur le labeur de nos travailleurs et la créativité de nos cerveaux. Nous devons aller de l'avant, faire preuve d'une détermination résolue, d'une volonté d'entreprendre inébranlable en vue de l'alternative aux hydrocarbures. Nous devons accorder davantage d'intérêt aux autres secteurs générateurs de richesse matérielle, culturelle ou spirituelle». Faisant le bilan de la nationalisation des hydrocarbures, Bouteflika estimera qu’«il est largement positif». Il en donnera pour preuve que «plus de 430 découvertes de pétrole et de gaz ont été, depuis, réalisées, dont près des deux tiers par notre compagnie nationale. La production nationale d'hydrocarbures a plus que triplé. En matière de gaz naturel, le développement de la liquéfaction à grande échelle a permis de porter la capacité nationale à 25 fois celle de 1971. Parallèlement, de grands projets de gazoducs transcontinentaux ont été réalisés. Avec des capacités modernes d'exportation significatives, notre pays dispose aujourd'hui de moyens lui permettant de conforter sa capacité de desservir de multiples marchés à travers le monde». Le président affirmera, en outre, que la diversification et la compétitivité de l'économie du pays sont une priorité pour exploiter tout le potentiel de croissance que recèlent plusieurs autres secteurs créateurs de richesses et d'emplois, et renforcer la résilience de notre économie notamment face à des chocs externes tels que la chute des prix survenue sur le marché pétrolier depuis le milieu de l'année 2014.
Meriem Sassi

 

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