Empêchée à Alger, l’opposition marche à l’intérieur du pays
Les formations de l’opposition ont été empêchées de tenir leur action de protestation à Alger. Des centaines de policiers sont intervenus en force pour empêcher les leaders de l’opposition de se rassembler à la Grande-Poste. L’opposition a néanmoins réussi à marcher dans les autres wilayas. Si l’action d’Alger a été réprimée, les partis de l’opposition, regroupés dans la Coordination pour la liberté et la transition démocratique (CLTD) et dans le Pôle des forces du changement, estiment ainsi avoir brisé le mur de la peur. A Béjaïa, Tizi Ouzou, Chlef, Oran, Annaba, Ouargla, des milliers de manifestants sont sortis dans la rue. A Constantine aussi, les partis de l’opposition ont réussi le pari de la rue, en mobilisant des milliers au centre-ville sous la haute protestation de la police. A Boumerdès, en revanche, la marche de l’opposition a été empêchée et les manifestants ont été malmenés. Dans le Sud, la protestation anti-gaz de schiste a été importante, notamment à In Salah. A Tamanrasset aussi. A Ouargla, où un sit-in anti-gaz de schiste est tenu symboliquement depuis quelques jours au niveau de la place Souk El-Hedjar, la protestation a drainé des centaines de personnes. Dans la vallée du M’zab, deux actions pacifiques de soutien à la population d'In Salah ont été organisées, l'une à Metlili et l'autre à El-Menéa. D’autres rassemblements ont eu lieu dans les wilayas d’Adrar, Illizi et Béchar. A Bouira également, l’opposition a fait entendre sa voix. A Oran, deux actions ont été menées, la première par des représentants des partis de l'opposition regroupés au sein de la CLTD et l'autre par des militants de la LAADH. A Tlemcen et Mostaganem, les sit-in organisés par la CLTD ont regroupé des centaines de personnes qui se sont dispersées dans le calme. Les interpellations de manière musclée des manifestants opérées par les forces de l’ordre à Alger et Boumerdès sont un signe de panique du pouvoir, aux yeux des organisateurs. «Notre action est un grand succès, car nous avons réussi à briser le silence», a déclaré le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), Abderrezak Mokri. «Il faut un large débat sur le gaz de schiste qui concernera à la fois le peuple et les institutions», a souligné de son côté Ali Benflis. Tirant les conclusions de la journée, l’opposition va se réunir demain pour décider de la suite à donner à son action.
Rafik Meddour