Education : la grève prévue les 10 et 11 mars suspendue
Au charbon depuis plusieurs semaines, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, semble avoir réussi à convaincre les syndicats autonomes de poursuivre le dialogue comme seule voie efficace pour le règlement des problèmes du secteur. Après une dernière réunion tenue au début de la semaine, la coordination syndicale regroupant sept syndicats autonomes a décidé de suspendre la grève prévue les 10 et 11 mars. Même si le Conseil national autonome du personnel de l'enseignement du secteur ternaire (Cnapest) attend mercredi pour trancher la question, cette suspension décidée par la coordination syndicale sonne comme une première victoire de la raison, en ce sens que l’école algérienne ne connaîtra pas d’autres perturbations qui occasionneraient des retards dans l’exécution des programmes scolaires déjà surchargés. Selon le communiqué rendu public aujourd’hui par la coordination nationale, le ministère s’est engagé «à ouvrir le dossier relatif au statut afin d'en corriger les défaillances». Une commission mixte sera installée à cet effet le 18 mars. Pour ce qui concerne la question relative à la promotion automatique aux postes de responsabilité, le ministère a décidé comme première mesure de «convertir les postes de promotion vacants en postes de recrutement, notamment pour la promotion dans les nouveaux postes conformément aux lois en vigueur en attendant de corriger les défaillances du statut». Ce qui a été applaudi par les syndicats. Ainsi, la promotion automatique «doit faire l'objet de négociations pour figurer dans le statut qui sera amendé conformément à l'ordonnance présidentielle 03/06 relative à la loi relative à la fonction publique». Autre point satisfait : la valorisation des heures supplémentaires. Le dossier, affirme-t-on dans le même communiqué, «est en cours d'examen au niveau du gouvernement». S’agissant des primes de zone, le département de Mme Benghebrit renvoie leur règlement au gouvernement parce qu'elles ne concernent pas uniquement le secteur de l’éducation, mais l’ensemble de la Fonction publique. Le ministère affirme qu’il «ne voit aucun inconvénient à prendre cette préoccupation en considération et à la soumettre de nouveau aux parties concernées». La coordination syndicale s’est en effet montrée compréhensive et accueille favorablement la démarche du ministère. Le dossier du logement est au niveau du ministère de l’Habitat. La question des œuvres sociales, quant à elle, est renvoyée aux services compétents de l'Etat. Le dialogue instauré par la ministre semble ainsi être bénéfique pour le secteur. Il y a eu, en tout cas, moins de grèves que l’année dernière.
Sonia Baker