Grève à l’ESBA : les étudiants durcissent le ton

Dans un communiqué parvenu à notre rédaction aujourd'hui mercredi, les étudiants de l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger, qui sont en grève illimitée depuis le 15 mars dernier, durcissent le ton. Ce mouvement qui se définit «Infidj’Art» n'y va pas de mainmorte pour faire entendre leurs revendications. «Cette initiative marque un ras-le-bol général ressenti par l’ensemble des étudiants. Nos revendications sont les plus simples et les plus légitimes : avoir un cadre favorable au travail qui se traduit par une structure académique qui suit un programme bien défini et non pas un programme datant d’il y a 30 ans. Une mise à jour est impérative ! S’ajoutant à cela la programmation de séminaires et formations pour le corps professoral afin d’actualiser leurs connaissances.» Plus loin, le communiqué évoque des problèmes d'ordre matériel qui «freinent leur formation» pour ajouter : «Nous souhaitons être informés de tous les workshops se déroulant à l’extérieur, et jusque-là faits en catimini. Aussi faire des workshops dans l’enceinte de l’Ecole et ouverts à tous les étudiants. Sachant qu’un budget considérable est versé à l’Ecole, sous la tutelle des deux ministères, l’Enseignement supérieur et de la Culture afin de faciliter le bon fonctionnement de l’établissement…» Ce qui irrite encore plus les étudiants, c'est le fameux «diplôme» qui est remis après cinq années d'études. «Nous nous retrouvons, nous étudiants, non pas avec un diplôme, mais une attestation qui, souvent, n’est pas reconnue dans la Fonction publique.» L’Ecole est depuis dimanche dernier le «domicile» des étudiants qui y passent leurs journées et où une organisation est mise en place pour garantir un bon déroulement sans aucun débordement. Le communiqué conclut par cet appel lancé en direction de la ministre de la Culture invitée à une séance de travail au sein de l'Ecole pour trouver des solutions concrètes à leurs revendications. En attendant, l'ESBA restera bloquée. Par ailleurs, l'une des revendications des étudiants est de voir le directeur de l'Ecole mettre les voiles. Aux dernières nouvelles, et selon une étudiante gréviste jointe au téléphone, «le directeur de l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger aurait remis sa démission. Nous sommes en attente d'une confirmation».
Réda B.
 

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