Hocine Necib : «Nous livrons la bataille de la qualité de l’eau»
Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, écarte totalement le spectre de la pénurie de l’eau et assure que l’Algérie dispose de stocks extrêmement importants. S’exprimant aujourd’hui au forum hebdomadaire de la Radio nationale, le ministre affirme qu’il y a lieu d’«être fier des réalisations accomplies dans le secteur grâce à une vision stratégique qui s’est traduite par l’engagement de lourds investissements dans l’infrastructure et la construction de barrages». Il souligne que l’Algérie a pu atteindre les objectifs du millénaire visant à garantir à tous les Algériens de l’eau potable. Cela a été rendu possible, selon lui, grâce à la diversification des sources d’eau : barrages, dessalement et exploitation des nappes phréatiques. Pour démontrer l’importance particulière donnée à ce secteur, le ministre des Ressources en eau relève le fait que la politique d’austérité mise en œuvre par le gouvernement ne concerne pas les projets relatifs à l’eau. Il précise ainsi que son département bénéficie de plus de financement que l’année dernière pour la poursuite de la dynamique du développement des ressources en eau essentielles au développement humain. Hocine Necib souligne que la prochaine bataille que son département compte mener est celle de la qualité de l’eau. «Nous livrons la bataille de la qualité de l'eau», a-t-il déclaré. Il y a également la question de la pollution et du gaspillage de l’eau, qui est importante pour sécuriser le pays en matière d’alimentation en eau potable. Il met en avant, par ailleurs, l’accompagnement de l’activité agricole en tant qu’axe phare de la stratégie du secteur. Il évoque ainsi la mise en œuvre du plan national visant à créer un million d’hectares supplémentaire de superficies irriguées. Selon ses données, le système de Beni Haroun qui alimente six millions d’habitants en eau potable permet l’irrigation de 41 000 hectares, le grand transfert des Hautes Plaines (Sétif) devra irriguer 36 000 hectares et celui de Koudiet Medouar (Batna) arrosera 19 000 hectares. Le secteur de l’eau a bénéficié ces dix dernières années de plus de 40 milliards de dollars pour la construction de barrages et de stations d’épuration. Si la question de l’eau potable semble avoir été prise en charge, celle du traitement des eaux usées reste encore posée. Pour le savoir, il suffit de faire le tour des oueds à travers le pays pour constater le niveau de pollution dû au fait que les réseaux d’assainissement réalisés ne sont toujours pas raccordés à des stations d’épuration.
Rafik Meddour