Exportations hors hydrocarbures : les vérités d’Issad Rebrab
Le président du groupe Cevital a déclaré hier, lors de la conférence nationale sur le commerce extérieur, que l’Algérie «a tous les moyens de diversifier son économie et de développer ses exportations hors hydrocarbures». Issad Rebrab, qui a mis l’accent sur la nécessité absolue d’améliorer la qualité des produits manufacturés en Algérie et de pratiquer des prix compétitifs, a affirmé que notre pays «est capable de passer du stade d’importateur à celui d’exportateur de milliers de produits, dont les huiles végétales raffinées, le sucre blanc et le verre plat et ses dérivés». Trois produits dans la fabrication desquels s’est spécialisé son groupe. Issad Rebrab a néanmoins souligné les difficultés auxquelles est confrontée la production nationale et qui freine son essor : «Cevital peut exporter plus d'un million de tonnes de sucre blanc, mais n'en exporte que 500 000 parce que, tout simplement, le port de Béjaïa est saturé». Dans le domaine de l’électroménager, Cevital compte exporter pour plus de 1,5 milliard de dollars par an dans les deux prochaines années, a encore indiqué Issad Rebrab, qui s’exprimait devant un parterre d’officiels et d’industriels, hier au Club des Pins. Le président du groupe Cevital a, en outre, regretté qu’un projet sur la production pétrochimique n’ait toujours pas vu le jour bien que celui-ci soit «capable de fournir de la matière première compétitive à plus de 3 000 petites et moyennes entreprises algériennes», lesquelles «peuvent toutes être exportatrices», a-t-il souligné, rejetant la responsabilité de ce retard aux lenteurs bureaucratiques : «Le projet est toujours bloqué au niveau du Conseil national de l’investissement» (CNI), a-t-il déploré. «Aujourd'hui, l'Algérie importe 100% de ses huiles végétales brutes et de ses tourteaux de soja pour un montant de 1,5 milliard de dollars par an», a relevé Issad Rebrab qui assure que le groupe Cevital est porteur d’un projet réalisé à 50% depuis 10 ans qui doit non seulement couvrir les besoins du pays, mais dégager plus de 1,5 milliard de dollars à l'export. Mais le projet attend toujours l'autorisation pour son achèvement, a encore regretté le patron de Cevital qui a appelé à «libérer et encourager toutes les initiatives créatrices de richesses et d'emplois».
Sarah L.