Ebranlée par les révélations sur un don marocain : la Fondation Clinton sélectionne ses donateurs

Après le scandale du don marocain, la Fondation Clinton tente de se racheter et fixe de nouvelles règles pour accepter les contributions d’organisation ou de pays étrangers. Révélé au lendemain de l’annonce officielle de la candidature de Hillary Clinton par deux membres du Congrès américain, le don d’une compagnie marocaine d’exportation de phosphates (OCE) à la fondation est mal vécu par le Parti démocrate et l’entourage de l’ex-secrétaire d’Etat, parce que cela risque d’écorner son image. D’où cet empressement de la fondation d’édicter de nouvelles règles. Ainsi, d’après le Wall Street Journal, l’organisation dirigée par l’ancien président américain Bill Clinton a décidé de restreindre à six le nombre de pays de qui elle recevra désormais des dons. Il s’agit de l'Australie, du Canada, de l'Allemagne, des Pays-Bas, de la Norvège et du Royaume-Uni. «Tous les autres pays ne pourront financer que les événements organisés par la Fondation sur leur territoire.» Ce qui doit donc s’appliquer au Maroc, notamment. Il restera à savoir si la fondation va rembourser les sommes perçues des pays non concernés. Le journal ne précise pas quels sont les pays ou organisations étrangères ayant contribué par des dons ni dans quel cadre ces contributions ont été effectuées. Dans une lettre adressée à Mme Clinton, et dont Algeriepatriotique a rendu compte, le sénateur de Pennsylvanie Joe Pitts a révélé que l’ex-secrétaire d’Etat et candidate démocrate avait récemment perçu, au nom de la Fondation Clinton, un don d’un million de dollars de l'Office chérifien des phosphates (OCP), un organisme spécialisé dans l'exploitation des ressources minérales du Sahara Occidental, et directement géré par la famille royale marocaine. Joe Pitts a ouvertement accusé Mme Clinton de toucher de l’argent «maculé de sang», en ce sens que toutes les richesses sont pillées dans un territoire occupé par le Maroc, au mépris de toutes les résolutions de l’ONU. Avec d’autres hommes politiques, Joe Pitts s’est engagé depuis longtemps à dénoncer le lobbying «massif» exercé par les Marocains aux Etats-Unis, lequel consiste à corrompre les responsables. L’auteur de la lettre prévient que les Marocains intensifient leurs pressions sur le gouvernement américain parce qu’ils savent que Hillary a «des chances d'être président des Etats-Unis». «Ils veulent qu'elle soutienne leur occupation brutale du Sahara Occidental», a-t-il averti. D’autres sources ont révélé que le PDG de l’OCP, Mostafa Terrab, ancien fonctionnaire de la Banque mondiale, «était lui-même un lobbyiste accrédité aux Etats-Unis jusqu'à l'année dernière».
R. Mahmoudi
 

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