Dérapage raciste du maire de Nice : les musulmans de France dénoncent les propos d’Estrosi
L'Alliance nationale des associations des Algériens de France (Anaaf) dénonce des propos racistes tenus par Christian Estrosi concernant les musulmans de France. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l’Anaaf met en évidence «les coups médiatiques sur l'islam de M. Christian Estrosi qui – pourtant lui-même issu de l'immigration italienne – affirme que «la carte d’identité ne fait pas un Français». Pour l’Anaaf, «au lieu d'agir en républicain responsable, Christian Estrosi privilégie les effets d'annonces et les coups médiatiques au détriment des propositions sérieuses en faveur d'une espérance politique, pour nourrir la cohésion sociale de tous les citoyens de la République». Dans une déclaration sur France 3, souligne l’Anaaf, Christian Estrosi, «en opposant les citoyens de souche et de religion judéo-chrétienne aux autres citoyens qu'il qualifie de Français de papier, au prétexte qu'ils seraient des musulmans venus se réfugier en France pour échapper à l'islamo-fascisme ou formant une cinquième colonne en France, commet une forme d’attentat politicien contre l'esprit de la marche, nationale et républicaine, du mois de janvier dernier où la victoire de la démocratie, des valeurs républicaines, de la raison et de la légalité sur les forces aveugles du terrorisme et du mal, d'où qu'elles viennent, se sont naturellement imposées aux yeux de tous les citoyens, y compris celles et ceux de confession musulmane». L’Anaaf estime que «la diatribe haineuse de M. Christian Estrosi, en tant que candidat aux prochaines élections régionales, ne fait pas honneur à l'étiquette des républicains dont il se réclame et relève de l'anthologie politicienne où l'amalgame facile le dispute à la mauvaise foi». «M. Christian Estrosi, en sa qualité de représentant de la nation, ignorerait-il que les aïeux de celles et ceux qu'il considère comme des Français de papier parce qu'ils seraient musulmans, ont massivement et largement acquitté l'impôt du sang lorsque l'honneur de la France et sa liberté étaient menacés, notamment par le nazisme d'Hitler en Allemagne allié au fascisme de Mussolini en Italie ?» s’interroge l’Anaaf, qui estime que «les Français ne veulent plus des pratiques politiques qui ont pour dénominateur commun d'essayer de leur faire prendre des vessies pour des lanternes, surtout lorsqu'ils sentent et démasquent le racisme sans fard et sans ambages dans certaines déclarations hystériques et politiciennes».
Meriem Sassi