L’immoralité de l’armée française : une tradition

Par Youcef Benzatat – Lorsque des soldats de l’armée française, conditionnés par le sentiment d'impunité de savoir que les crimes de guerre de leurs aînés sont restés cachés, ignorés, non qualifiés, censurés, couverts de mensonges et parfois même justifiés, sont lâchés face à des populations civiles, sans défense et sans protection, ne nous étonnons pas de les voir aujourd’hui se comporter comme leurs aînés ! Notamment par les viols et tous autres abus sexuels envers des femmes algériennes, pendant la guerre d'Algérie, qui semblent se répéter aujourd’hui de façon outrageuse en Afrique, sans que l’opinion française s’émeuve ! Il faut rappeler que ces abus sexuels étaient systématiques pendant la guerre d'Algérie, au point que les femmes se mettaient de la cendre et de la boue sur le visage et les cheveux, comme seul moyen de défense face à une armée immorale et surpuissante, à l'approche de ces soldats, pour espérer échapper au viol, le plus souvent collectif. Pourtant, beaucoup de soldats français, de retour de la guerre, les ont décrits dans le moindre détail. Ils étaient parfois une trentaine à violer une femme, parfois enceinte. On ne peut pas dire que c’est là une version du FLN, pour les besoins de la propagande. Dénoncer ce genre de crime de guerre et le qualifier ne permet pas seulement l'établissement de la vérité historique, la normalisation de la relation entre les belligérants et la reconnaissance réparatrice du statut de victime, pour la personne abusée et pour ses proches, qui continuent à en souffrir indéfiniment, mais aussi de renforcer une démarche pédagogique envers ces soldats, a priori défaillante, vis-à-vis de leurs obligations et de leurs aptitudes au respect des droits humains.
Y. B.
 

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