L’opposition empêchée de tenir une conférence sur le gaz de schiste
L’opposition a été empêchée de tenir une conférence thématique sur le gaz de schiste et l’avenir énergétique de l’Algérie. Les services administratifs de la wilaya ont, comme d’habitude, attendu la veille de la rencontre, à savoir aujourd’hui lundi, pour signifier aux organisateurs leur refus d’accepter la demande d’autorisation déposée il y a deux semaines par le parti Jil Jadid pour le compte de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD). La conférence a été programmée pour demain mardi au centre culturel Azzedine-Medjoubi d’Alger. Mais avec le refus de la wilaya d’Alger de laisser l’opposition tenir sa conférence dans cette salle, les organisateurs vont probablement se rabattre, comme c’était le cas pour la conférence sur la corruption, sur le siège du parti demandeur d’autorisation, à savoir Jil Jadid ou carrément l’annuler. La dernière conférence sur la corruption a été en effet tenue au sein du siège du parti El-Adala de Abdallah Djaballah. Réagissant dans un communiqué transmis à notre rédaction, Jil Jadid dénonce un énième «acte arbitraire et népotique» qui reflète «le vrai visage du pouvoir qui cherche par tous les moyens d’empêcher l’opposition d’activer». «Le motif avancé par les services de la wilaya d’Alger pour interdire cette conférence, à savoir qu’il s’agit d’une rencontre à caractère politique, est fallacieux et en contradiction avec la réalité qui prouve que des conférences politiques ont été organisées ces derniers mois dans des centres culturels», précise le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, qui condamne cette entrave à l’activité partisane. «S’il est interdit d’exercer les activités politiques et intellectuelles dans les salles culturelles et publiques, où va-t-on donc le faire ?» se demande-t-il, dénonçant ainsi «au nom de la CLTD cet autoritarisme administratif qui confirme l’absence de la liberté d’expression en pleine célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse». Pour le président de Jil Jadid, «le pouvoir en place, à travers ses pratiques irresponsables, enfonce davantage l’Algérie dans un chaos généralisé où règne la loi de la jungle». Sofiane Djillali estime que par ces interdictions multiples, le pouvoir cherche à «effacer de la carte politique l’opposition politique réelle pour achever sa grande mascarade politique». Il condamne une nouvelle fois «ces pratiques antidémocratiques» et «contraires aux lois de la République», assurant qu’elles ne font que renforcer sa détermination «à poursuivre le combat pour la démocratie et pour un changement qui permettra de sortir de cette situation désastreuse dans laquelle se trouvent les Algériens.
Sonia Baker