Mohcine Belabbas : «L’âge moyen des ministres a augmenté»
Dans son discours d’ouverture des assises de la jeunesse organisées par son parti et qui coïncident avec la célébration de la journée du 19 mai, le président du RCD, Mohcine Belabbas, a dressé un tableau noir de la situation actuelle du pays. Il estime d’entrée que «l’Algérie se débat dans une crise politique qui s’éternise». Une crise qui, selon lui, s’aggrave «à cause de l’entêtement de la vieille garde du régime à s’agripper au pouvoir et à refuser l’alternance y compris au profit des cadres de leur propre famille politique». Evoquant la situation des jeunes, il a affirmé qu’«on nous sert depuis des dizaines d’années les mêmes slogans sur les jeunes sans que des perspectives leur soient ouvertes. Pis, on n’arrête pas de leur assombrir l'avenir». «Aujourd’hui encore, ils veulent réviser la Constitution juste pour introduire d’autres mécanismes qui leur permettent de maintenir le système en place comme ils l’ont fait une fois de plus lors de l’amendement de 2008.» Commentant le dernier remaniement ministériel, le patron du RCD dénonce «des reclassements et une alternance entre les mêmes responsables sans que quiconque parmi eux pense qu’il est temps de laisser la place à la nouvelle génération». Il fait remarquer que «l'âge moyen des ministres a augmenté et le nombre de femmes ministres est réduit». Belabbas parle d’un «scénario» sur lequel travaillent les décideurs, lequel scénario consiste, selon l’orateur, à retirer l’actuel président du RND de la présidence du Sénat pour lui substituer l’actuel Premier ministre à l’occasion du renouvellement du tiers des membres du Conseil de la nation. Revenant sur les dossiers de corruption en cours, le leader du RCD ne nourrit aucune illusion : «Nous assistons encore une fois à des parodies de procès où les verdicts à annoncer sont déjà arrêtés dans des deals qui sauvegardent les intérêts des différents bénéficiaires au détriment, comme toujours, des intérêts de l’Etat.» Et de conclure : «Cette opération d’instrumentalisation éhontée de la justice démontre à elle seule le mépris du pouvoir envers son peuple.»
R. Mahmoudi