Tunisie : un militaire tue trois de ses collègues avant d’être abattu
Un caporal tunisien a été abattu aujourd’hui lundi après avoir ouvert le feu sur des camarades dans la caserne de Bouchoucha (Tunis) au moment du salut du drapeau. Selon les premiers témoignages, le militaire qui n’était pas armé a profité de la traditionnelle cérémonie matinale pour voler l’arme d’un collègue avant de tirer sur ses camarades, tuant trois militaires et blessant une quinzaine d’autres, dont certains se trouvent dans un état critique. «L’incident qui a eu lieu à la caserne de Bouchoucha n’est pas lié à une opération terroriste», a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui, avant même les conclusions de l’enquête. La question qui se pose est comment le militaire en question a eu le temps de tuer et blesser un nombre aussi important avant d’être neutralisé. Selon un observateur que nous avons rencontré sur place, «les forces de sécurité tunisiennes sont encore naïves, en plus de l’effet de surprise. Il ne faut pas oublier que c'est un phénomène nouveau pour nous, il nous faut encore du temps pour nous adapter à cette situation que nous découvrons». Il faut dire que cet acte «isolé» intervient alors que la Tunisie est toujours sous le choc de l’attentat du musée du Bardo, un endroit pas loin de la caserne, qui avait fait 22 morts, dont 21 touristes. Il faut aussi préciser que la situation chaotique de la Libye n’est pas faite pour arranger la situation en Tunisie. Le dernier bilan communiqué par le porte-parole du ministère de la Défense, Belhassen Oueslati, lors d'une conférence de presse, fait état du «décès de sept militaires et la mort de l'auteur. Dix militaires ont été blessés, un étant dans un état grave».
De Tunis, Réda B.