Un des plus anciens détenus de France se rendra en Algérie le 9 juin prochain
Abdelhamid Hakkar a passé 28 années en prison, en France, pour «vol avec arme, meurtre et tentative de meurtre». Bien qu’ayant toujours clamé son innocence, cet Algérien de 60 ans, originaire de Khenchela, a dû passer la moitié de sa vie derrière les barreaux avant d’être «admis au bénéfice de la libération conditionnelle». Il avait été condamné à la peine de réclusion criminelle à perpétuité. Son premier rêve, après avoir recouvré sa liberté, revoir son pays natal. Après trois années d’attente, une ordonnance statuant sur une demande d’autorisation de déplacement à l’étranger a été signée par la Cour d’appel de Besançon, dans l’est de la France. Abdelhamid Hakkar dénonce «le sort inique qui m'était alors fait par les autorités françaises qui me détenaient arbitrairement dans leurs geôles depuis 28 années, malgré les continuelles demandes et injonctions de l'Europe réclamant à la France ma remise en liberté immédiate et la tenue d'un procès équitable». «Depuis lors, écrit-il dans un message adressé aux médias algériens, on me refusait systématiquement, du moins jusqu'ici, de me rendre dans mon pays que je n'ai pas vu depuis donc trois décennies. Finalement, on vient de m'y autoriser.» Cet ancien détenu, qui a décidé de se rendre en Algérie le 9 juin courant, explique le but de sa venue par sa volonté de «revoir [mon] pays natal et embrasser cette terre qui m'a cruellement manqué, mais aussi et surtout venir pour remercier tous ceux qui m'avaient soutenu, que ce soit la société civile, le monde étudiant, notre presse, un certain nombre d'élus mais au premier chef l'Etat et à sa tête notre Président qui, depuis l'année 1999, n'a cessé directement ou via le gouvernement de réclamer ma remise en liberté aux autorités françaises et sans qui je ne serais certainement pas libre, vivant et me reconstruisant en homme debout». La Cour d’appel de Besançon l'autorise à se rendre en Algérie «uniquement pour la période du 3 juin au 7 juillet 2015», lit-on dans l’ordonnance, qui rappelle que les mesures de contrôle et les obligations particulières notifiées à l’intéressé «doivent impérativement être respectées» à son retour en France. Abdelhamid Hakkar devrait animer une conférence de presse dès son arrivée à Alger.
Karim Bouali