L’Algérie conditionne la vente de véhicules militaires à la Libye par la signature d’un accord de paix
Selon l’agence turque Anatolie, citant une source sécuritaire algérienne, le gouvernement libyen reconnu, et dont le siège est à Tobrouk (est), aurait commandé à l’Algérie mille véhicules militaires blindés pour les besoins de son armée qui fait face depuis plusieurs mois à des groupes armés bien équipés, qui profitent de la partition de la Libye en deux autorités pour étendre leur pouvoir à l’ensemble du pays. Selon cette agence, la commande concerne l’acquisition de véhicules de type Mercedes, fabriqués localement, mais les autorités algériennes auraient conditionné toute aide militaire aux Libyens par la signature d’un accord de paix entre factions rivales. Pour l’instant, ni Alger ni Tobrouk n’ont fait de déclaration officielle sur cette question. Ce n’est pas la première fois que les autorités libyennes sollicitent l’Algérie pour les aider en matière de sécurité afin de faire face à la situation chaotique qui a suivi le renversement de Mouammar Kadhafi et la désintégration des institutions en 2012. Le gouvernement libyen avait notamment souhaité la prise en charge par Alger de la formation du corps de police qui présentait alors un déficit énorme, suppléée par des milices issues de l’insurrection. Inaugurée en octobre 2014, l’usine de fabrication de véhicules militaires de type Mercedes-Benz a été installée à Aïn Bouchekif, dans la wilaya de Tiaret. Elle est détenue à 51% par des entreprises algériennes : l’Entreprise de développement de l’industrie automobile (EDIV) relevant du ministère de la Défense nationale (34%) et la SNVI (17%). Le reste est financé par le fonds d’investissement émirati Aabar (49%). Le groupe allemand Daimler est considéré comme le partenaire technologique. Selon certaines sources, plusieurs pays africains, notamment subsahariens, ont déjà passé des commandes pour l’acquisition de véhicules miliaires de fabrication algérienne.
R. Mahmoudi