Une contribution de l’Anaaf – La «ficelle de l’islam» pour les élections présidentielles de 2017
Comme l'immense majorité des Français, les événements horribles «terroristes» des derniers mois nous ont fortement ébranlés et angoissés. Nous nous inquiétons de ce que les mois à venir vont nous réserver comme surprise.
Comme l'immense majorité des Français, les événements horribles «terroristes» des derniers mois nous ont fortement ébranlés et angoissés. Nous nous inquiétons de ce que les mois à venir vont nous réserver comme surprise.
Nous avons peur de certains hommes et femmes politiques, et de leurs chiens de poche et autres agents électoraux «affichés musulmans», qui s'affairent à lancer la campagne des élections présidentielles de 2017, en retenant la question de l'islam en France comme unique profession de foi et «gri-gri magique» pour emporter l'adhésion de la majorité des électeurs.
Nous avons peur de cette pièce de théâtre, construite autour de la phobie de l'islam, pour justifier l'idée infâme d'une «cinquième colonne en France, agissant comme ennemi de l'intérieur» et recrutant ses «terroristes assassins» parmi les six millions de citoyens français de confession musulmane.
Nous avons peur de tous ces propagandistes chevronnés, qui s'acharnent à inoculer le venin de la peur dans la tête des Français, inquiets de leur avenir social et économique, selon qui la France serait menacée par un islamisme radical qu'ils ont naïvement ou politiquement laissé grandir, pour venir demander aux musulmans de France de le «karchériser» en les culpabilisant. Avec un sous-entendu assourdissant : «Gare à vous si le travail n'est pas bien fait !»
«La ficelle de l'Islam» pour les élections présidentielles de 2017 est trop grosse pour anesthésier les réflexes citoyens des électeurs, conscients dans leur écrasante majorité de ceux qui mènent la danse dans les coulisses, pour les manipuler au profit d'intérêts politiciens, personnels, peut-être idéologiques mais bassement électoraux. Sans foi ni morale politiques, certains «polititocards», de droite et de gauche, n'hésitent pas à se faire l'accolade sur le dos des musulmans de France pour s'offrir les charmes et les plaisirs qu'offrent le pouvoir exercé sous les Ors de la République.
Nous avons peur de certains médias qui jouent leur jeu, violant volontairement, et trop consciemment pour que les Français ne s'en rendent pas compte, leur déontologie professionnelle sur l'honnêteté dans le traitement des faits majeurs qui engagent l'avenir de toute la société française, car la crédibilité de leur liberté d'expression en dépend dans la mesure où elle est érigée comme fondement «sacré» de toute démocratie qui se respecte.
Nous avons peur car nous avons l'impression que l'on nous cache la vérité sur ces «loups solitaires». Pour lancer une telle mobilisation contre la «guerre de civilisation» qui nous menace [en France], ils doivent être nombreux, ces loups très solitaires. Dans ce cas, nous demandons que ceux qui ont la charge de la sécurité de tous les Français, y compris celle des citoyens de confession musulmane, utilisent tous les moyens pour les arrêter de manière préventive, les juger et les châtier sévèrement ou les expulser manu-militari hors de l'Hexagone.
Nous avons peur car les délires de certaines élites patentées assimilent l'islam forcément à l'étranger, à l'immigré, à l'Arabe ou au Berbère, et somment tous les musulmans de France de marcher au pas cadencé pour aller chasser les «terroristes potentiels» dans les mosquées, faisant mine d'ignorer que tous ne sont pas pratiquants, que certains sont athées ou agnostiques ou simplement indifférents à la foi musulmane.
L'ignorance crasse de ces élites multiplie les «moutons idiots» et les «perroquets incultes» qui répètent les slogans islamophobes qu'elles leur mettent dans la tête.
Nous avons peur car nous avons l'impression qu'au delà de la question de l'islam en France, notre démocratie est en train d'endommager gravement l'esprit critique qu'elle est en devoir de fournir et de garantir à tous ses citoyens. Qu'à deux ans des élections présidentielles prévues pour 2017, certains propagandistes et leurs agents électoraux, pour continuer à décider à leur place au sujet de certains faits de société comme l'islam en France, veulent transformer les citoyens en robots à applaudir et à avaler sans broncher tous leurs discours.
Nous avons peur de tout cela, mais nous avons encore plus peur de certains citoyens français de confession musulmane qui se laissent culpabiliser sans rien dire. Nous avons été surpris de lire dans Le Figarodu 2 juillet 2015, que lors de la traditionnelle opération médiatique de «l'iftar de la Grande Mosquée de Paris», Institution symbolique financée par l'Algérie, en présence du ministre de l'Intérieur chargé des Cultes et de plusieurs ambassadeurs de pays arabes ou musulmans, le docteur Dalil Boubakeur ait repris à son compte, en sa qualité de recteur et d'ancien président du CFCM, l'idée que la «guerre de civilisation» menace la France. Il nous rassurerait en nous expliquant en quoi consiste cette «guerre de civilisation» : est-ce celle imaginée et défendue par certains théoriciens de formation politique d'une extrême droite fascisante ? Dans l'affirmative, nous n'en serions que plus outrés et choqués par ses déclarations. Par contre, s'il a voulu évoquer la guerre de la civilisation humaine contre la barbarie, nous ne pouvons que lui donner raison dans son analyse.
Voilà entre autres pourquoi, nous devons continuer, avec sérénité et détermination, le combat de la mobilisation de notre diaspora algérienne en France (…).
Alliance nationale des associations des Algériens de France