Ghardaïa replonge dans une inquiétante spirale de violences
La ville de Ghardaïa a été une nouvelle fois secouée par de violents affrontements entre jeunes en colère et policiers. Les échauffourées, qui ont éclaté au milieu de la nuit, se sont poursuivies jusqu’à l’aube. Les émeutiers ont usé de cocktails Molotov, de projectiles et des pierres. Ce à quoi les forces du maintien de l’ordre ont répondu par du gaz lacrymogène. Le ksar Bounoura a été le principal théâtre de ces heurts qui ont atteint d’autres quartiers limitrophes de la ville, à l’instar de la cité des 400 logements et le quartier de Sidi Abbaz. Il a fallu des renforts policiers mobilisés des autres communes environnantes et un appui important de la Gendarmerie nationale pour venir à bout de ces émeutes qui ont duré toute la nuit. La ville de Ghardaïa s’est réveillée difficilement de cette nuit de violence. Le calme est plus ou moins revenu dans la Vallée du M’zab. Un calme précaire qui n’augure rien de bon pour l’avenir. Surtout que c’est la deuxième nuit consécutive marquée par des violences. En effet, une dizaine de personnes ont été blessées dont deux grièvement, dans la nuit de samedi à dimanche à Ghardaïa, dans de nouveaux heurts entre des jeunes des quartiers de Kef Hamouda et Baba Saâd à Berriane. Ces incidents ont éclaté dans la soirée de samedi et se sont poursuivis au petit matin suite à des jets de pierres et de cocktails Molotov sur des passants. Ce nouveau cycle de violences intervient deux à trois jours seulement après l’installation par le ministre de l’Intérieur d’une commission chargée de se pencher sur les voies et moyens de régler définitivement cette crise qui «empoisonne» la vie des habitants de la Vallée du M’zab depuis plus de deux ans. Le risque que ces violences s'étendent à d'autres régions aggrave les craintes de la population, suffisamment traumatisée par les affrontements qui ont duré des mois en 2014. Des partis politiques comme le FFS ont appelé à un plan d'urgence pour faire sortir cette wilaya de ce cercle vicieux de la violence. Le gouvernement, qui a échoué par le passé, réussira-t-il cette fois-ci à résoudre cette crise?
Sonia Baker