19,3 millions de déplacés à cause de catastrophes «pas si naturelles»
L’Observatoire mondial des situations de déplacement interne (IDMC) du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), a publié aujourd'hui son rapport annuel, Global Estimates 2015: People Displaced by Disasters.Le rapport, dont une copie a été adressée à Algeriepatriotique,révèle comment, en 2014, 17,5 millions de personnes ont été forcées de fuir leurs foyers suite à des catastrophes provoquées par des aléas climatiques tels que les inondations et les tempêtes, et 1,7 million par des risques géophysiques tels que les tremblements de terre. «Les millions de vies dévastées par des catastrophes sont plus souvent la conséquence de mauvaises infrastructures et de politiques inappropriées, que celle des forces de la nature», a déclaré Jan Egeland, secrétaire général du NRC. «Une inondation en elle-même n’est pas une catastrophe, mais elle le devient lorsque les personnes affectées n’y sont pas préparées et ne sont pas adéquatement protégées». Le rapport souligne les facteurs humains qui entraînent la tendance à la hausse de ces déplacements, comme le développement économique, l'urbanisation et la croissance démographique dans des zones à risque. «Ensemble, ces facteurs sont un mélange toxique, car quand ces évènements surviennent, davantage de maisons et de gens se trouvent sur leur chemin. La fuite devient donc nécessaire pour la survie», a déclaré Alfredo Zamudio, directeur de l’IDMC. Il est également vraisemblable que le changement climatique aggravera la situation à l'avenir, à mesure que les risques météorologiques extrêmes deviennent plus fréquents et plus intenses. Le rapport montre que ces facteurs augmentent non seulement le nombre de personnes déplacées, mais également le risque que leur déplacement se prolonge dans le temps. Aujourd'hui, la probabilité d'être déplacé par une catastrophe est 60% supérieure à ce qu'elle était il y a quarante-cinq ans, et une analyse de 34 cas révèle que ces déplacements peuvent parfois durer jusqu’à 26 ans. Les pays riches comme les plus pauvres sont affectés par ces déplacements prolongés. Aux Etats-Unis, plus de 56 000 personnes déplacées par l'ouragan Sandy de 2012 manquent encore aujourd’hui d’aide au logement, et 230 000 personnes au Japon n’ont pas encore pu reconstruire leurs maisons après le tremblement de terre, le tsunami et l’accident nucléaire de Fukushima de 2011. «Les gouvernements devraient mettre en place des mesures pour renforcer la résilience des personnes dont le déplacement est actuellement ou risque de devenir prolongé », a déclaré William Lacy Swing, directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations, qui a aidé à la collecte des données pour le rapport. «Nous devons accorder plus d'attention à ceux et celles au premier plan, les millions d'hommes, de femmes et d'enfants qui fuient actuellement des catastrophes à travers le monde entier», a conclu le directeur de l’IDMC, Alfredo Zamudio.
H. Acil