CLA : «70% des élèves sont faibles en mathématiques»

Le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) compte apporter, de nouveau, sa contribution à la refonte du système scolaire. Il s’est déjà préparé pour participer aux Assises sur l’évaluation de la réforme du système éducatif prévues pour le week-end prochain. Dans un texte rendu public aujourd’hui, le CLA considère qu’il est possible de redresser l’école dans les meilleurs délais et que l’idée d’une école de qualité n’est pas utopique. Pour ce faire, il série un certain nombre de points noirs tels que le niveau atteint en mathématiques, en langues, en lecture, en TIC et autres matières. Ce syndicat d’enseignants relève des lacunes dans le suivi de l’élève durant son parcours scolaire et estime nécessaire aussi d’améliorer les conditions de travail et la situation socioprofessionnelle des travailleurs de l’éducation. Car il se dit convaincu que «la qualité d’un système scolaire ne peut excéder celle de son corps enseignant». Il y a lieu, selon lui, d’aller vers un autre système d’évaluation et d’orientation plus efficace, à instaurer l’approche par compétences et à investir grandement dans le recrutement et la formation des enseignants. Le CLA insiste sur l’amélioration de l’enseignement des matières scientifiques et techniques. Il fait état du faible niveau des élèves en mathématiques. 70% des élèves sont faibles, 20% sont moyens et 10% sont bons, précise ce syndicat qui a puisé ces données d’une enquête menée auprès des enseignants de cette matière. Aussi, 80% des enseignants sont unanimes pour dire que la progression pédagogique du programme est d’une incohérence frappante lors du passage d’un palier à un autre. A cela s’ajoute le problème de la surcharge des classes qui accentue encore plus les lacunes des élèves en mathématiques. Autre chiffre à prendre au sérieux : 70% des élèves ne maîtrisent même pas les opérations élémentaires de calcul, puisqu’ils recourent à la calculatrice pour chaque opération. Il y a également le manque de maîtrise des langues (arabe, français et anglais). Ainsi, 40% des élèves sont faibles, 35% sont moyens et 25% sont bons. De l’avis de la majorité des enseignants (65%), cet état de fait s’explique par l’incohérence présente dans la progression pédagogique du programme (absence de pré-requis) ainsi que les méthodes d’enseignement inefficaces suivies à l’école primaire. L’enquête dont fait état le CLA affirme que 80% des élèves n’ont lu aucun livre, 10% ont lu moins de cinq livres, 6% ont lu entre cinq et dix livres et que 4% ont lu plus de dix livres. La faible lecture explique également le manque de maîtrise de la langue. Le CLA relève dans ce sillage l’importance des nouvelles technologies de l’information et de la communication. « Malgré le rôle important qu’ils occupent dans la vie quotidienne pour le développement d’une nouvelle façon de vivre, de travailler et de se divertir, nous constatons amèrement que le système éducatif algérien ne leur a pas octroyé la place qu’ils méritent, car il les considère comme des outils et non comme des matières à part entière en plus du fait qu’on ne peut assurer au moins un ordinateur pour cinq élèves», souligne le syndicat. L’enquête effectuée auprès des enseignants des autres matières telles que les sciences, la physique, la philosophie et l’histoire, conclue que 25% des élèves sont bons, 40% sont moyens et que 35% sont faibles. 60% des enseignants de ces matières affirment que les lacunes des élèves sont dues à la non-conformité des programmes scolaires avec le profil de l’élève algérien. Sans oublier les lacunes enregistrées en mathématiques et en langues. Pour arriver à améliorer la qualité de l’enseignement et relever le niveau des élèves, il est grand temps de concentrer tous ses efforts sur la construction d’une école publique, gratuite et de qualité, celle-là qui assurera au pays un développement dans tous les domaines, et ce, grâce à ses enfants qu’elle aura formés. L’approche par compétences est importante selon le CLA, notamment pour s’adapter aux objectifs économiques liés au marché du travail, renouer avec le savoir longtemps abandonné et renoncer aux pratiques qui enferment l’enseignement dans une bureaucratie routinière.
Rafik Meddour
 

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