La lutte contre le terrorisme au cœur d’un débat international à Alger
Nous assistons depuis quelques années à une montée fulgurante de l’extrémisme violent. Ce dernier prend différentes formes et touche de plus en plus de pays. D’où la multiplication de manifestations régionales et internationales dédiées à cette question sensible afin de lutter contre ce fléau et mettre en œuvre des politiques de déradicalisation. Lors de l’ouverture de la conférence internationale sur la lutte contre l’extrémisme violent et sur la déradicalisation, aujourd’hui mercredi, au Palais des nations, et qui durera deux jours, Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, a estimé que ce genre de rencontre «reflète» une prise de conscience internationale pour lutter contre les matrices du terrorisme. Selon lui, le terrorisme a changé de nature et de mode opératoire. «A travers son occupation du terrain et des territoires, et sa propagande agressive, il véhicule, aujourd’hui, de nouveaux et graves défis pour la cohésion, la stabilité et la sécurité de certains Etats ainsi que dans certaines régions du monde pour la paix et la sécurité internationale», a-t-il indiqué. Abdelkader Messahel a cité quelques points pour extirper les racines de ce phénomène. En premier lieu, il fait savoir que l’extrémisme n’est pas un phénomène nouveau, mais chaque fois qu’il n’a pas été «traité» correctement, il a généré les plus grands drames. Pour lui, il faut faire la distinction entre l’islam en tant que religion de paix et l’extrémisme sous toutes ses formes. La lutte contre le terrorisme et ses différentes expressions exige, a-t-il ajouté, un Etat fort s’appuyant sur la force de la loi. Cette lutte qui est une œuvre de longue haleine implique, selon Abdelkader Messahel, le renforcement et l’approfondissement de la démocratie et la bonne gouvernance. Rappelant l’expérience de l’Algérie dans la lutte antiterroriste, le ministre des Affaires maghrébines a expliqué que la lutte contre l’extrémisme violent doit s’étendre à tous les secteurs de la société et impliquer le gouvernement et les citoyens. D’après Messahel, la lutte contre l’extrémisme violent est un défi auquel font face de plus en plus de pays, alors que les politiques de déradicalisation s’affirment comme des exigences pour protéger les sociétés. «Il n’existe pas d’approche uniforme. Chaque pays a ses propres spécificités». C’est donc un domaine où la coopération internationale reste, a-t-il ajouté encore, à promouvoir et à structurer autour d’objectifs précis et de mécanismes efficaces. La lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme doit se faire aussi sur Internet. «Cette lutte, dit-il, ne peut s’accommoder d’Etats faibles ou de situations d’anarchie et de chaos, et doit inclure la lutte contre la xénophobie et l’islamophobie qui s’affirment comme les nouveaux visages de l’extrémisme violent.» Des délégations et ambassadeurs de différents pays, des responsables dans l’Union africaine, de l’Union européenne et de l’ONU assistent à cette rencontre et espèrent que les travaux de cette rencontre aboutiront à des recommandations opérationnelles et, surtout, à des stratégies et programmes à même de contribuer au renforcement des capacités de tous les pays qui participent à la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme.
Houneïda Acil