Automobile : des négociations en cours avec plusieurs constructeurs
Dans une interview accordée à l’émission «Invité de la rédaction» de la Chaîne III, le ministre de l’Industrie et des Mines affirme que plusieurs acteurs sont aujourd’hui en négociation dans le cadre de la mise en place de projets d’industrie automobile en Algérie. «J’ai donné les orientations et le cadrage pour que ces projets en discussion aboutissent» dans le cadre de la stratégie qui est en train d’être mise en place par le gouvernement, précise le ministre. A une question sur l’identité des constructeurs en question – en plus du français Peugeot dont les pourparlers avec la partie algérienne ont déjà été divulgués –, Abdesselam Bouchouareb joue la carte de la discrétion, déclarant : «Je ne peux le dire. Des acteurs sont aujourd’hui en négociation. C’est à eux d’en parler.» Il précisera que ce sont des investissements importants en partenariat selon la règle 51/49 ajoutant : «Nous sommes en train de négocier. On négocie serré le marché algérien étant un grand marché, un marché porteur pour ces constructeurs. Ils défendent leurs intérêts, nous défendons les nôtres et, à un moment, je pense qu’il y aura une convergence des deux intérêts.» A une remarque sur le fait que les constructeurs voient l’Algérie plus comme un marché que comme un pays d’intégration industrielle, contrairement à ce qui se fait dans un pays voisin, le ministre de l’Industrie et des Mines soutient que «l’automobile est une industrie naissante en Algérie», ajoutant : «L’usine Renault ayant été réalisée comme premier projet, c’était nécessaire pour nous d’aller très vite dans la mise en place de cette industrie mécanique. Le projet Peugeot et d’autres qui vont venir sont pensés d’une autre manière, conçus au départ avec un processus d’intégration pour mettre véritablement une industrie automobile dans notre pays. Maintenant, lorsque vous me parlez du voisin, le voisin n’a offert qu’un territoire pour Peugeot. Je vous rappelle que le projet Peugeot chez le pays voisin est à un capital 100% français. Ce n’est qu’une localisation en offshore, c’est-à-dire ils auraient pu le faire n’importe où.» Pour le ministre, «avec l’expérience Renault, en Algérie, les objectifs assignés ont été dépassés et nous sommes en train d’anticiper même sur le plan de développement et le business plan initié au départ. Aujourd’hui, nous allons vers plus d’intégration, en tous cas c’est ce que j’ai exigé des partenaires. La voie de l’intégration doit être aujourd’hui au cœur de notre relation», précise Abdesselam Bouchouareb. A propos des discussions en cours avec Peugeot, le ministre révèle que «l’approche, la sous-traitance est maintenant posée de la même manière que le montage du véhicule lui-même. Je voudrais qu’en contrepartie du marché de véhicules que je donne, demander la possibilité d’intégrer leurs marchés extérieurs en termes de pièces de rechange qu’on fabriquerait ici en Algérie. Voilà la stratégie, et tant qu’on n’intègre pas un minimum, pas au niveau des accessoires, mais dans la mécanique, ceci nous ne permettra pas d’atteindre nos objectifs industriels tels que nous les avons tracés». Abordant, par ailleurs, la question du partenariat public-privé, le ministre souligne qu’il va être institutionnalisé. «Nous avons élaboré une charte qui va encadrer le partenariat public-privé que j’ai présenté au gouvernement et qui est aujourd’hui en discussion pour enrichissement. Les partenariats public-privé à partir d’aujourd’hui seront encadrés de manière à renforcer et aller encore plus fort avec les partenaires étrangers toujours dans le cadre du 51/49.»
Meriem Sassi