Le wali de M’sila : «Celui qui veut s’immoler, qu’il s’immole !»
Après le wali de Béjaïa qui, aussitôt installé dans ses fonctions, a notifié aux chefs de daïra et aux présidents d’APC sous son autorité, de demander son autorisation avant tout déplacement hors du territoire de la wilaya, soulevant un tollé chez les élus de cette wilaya réputée difficile, le nouveau wali de M’sila, Mohamed Bousmaha, lui, a été pris en «flagrant délit» de dérapage verbal, révélé à travers les réseaux sociaux qui ont distillé des images accablantes. Devant un fonctionnaire de l’administration qui évoquait les pressions citoyennes, ce wali n’a pas hésité à lancer, avec un air arrogant et dédaigneux : «Celui qui veut s’immoler, qu’il s’immole ! Celui qui veut se pendre, qu’il se pende ! Nous, n’en avons rien à foutre !» Les propos du wali ont aussitôt suscité une vague d’indignation chez les internautes qui ont eu des commentaires acerbes, dénonçant un comportement digne des caïds des temps anciens. Cela se passe quelques semaines après le mouvement opéré dans le corps des walis, censé répondre à des attentes légitimes de changement réclamé par des citoyens qui revendiquent plus de justice et de transparence dans la gestion des collectivités locales, livrées à la corruption et à l’incompétence, à tous les niveaux. Or, l’image qu’offre à voir le nouveau wali de M’sila est celle d’un homme irresponsable, se croyant au-dessus de tous et se comportant comme un intouchable. Elle ne peut que ternir davantage l’image de l’ensemble des walis aux yeux des citoyens qui vont désormais ajouter foi à tout ce que rapporte la vox populi à leur sujet (passe-droits, népotisme, impunité, etc.) «Jusqu’à quand les hautes autorités du pays continueront à taire ce genre d’impairs commis face à la caméra et à se rendre complice des dérives qui portent atteinte à l’image de l’Etat et de l’administration ?» s’est interrogé un commentateur indigné par les propos insultants proférés par le premier magistrat de M’sila. «Une chose est sûre, répond un autre, si ce wali n’est pas interpellé par sa hiérarchie pour ce qu’il a commis, c’est qu’il ne faut rien espérer pour l’avenir.»
R. Mahmoudi