L’Algérie : entre catastrophes naturelles et calamités humaines
Par Rabah Toubal – Un malheur n'arrive jamais seul. C'est toujours la série. En effet, les calamités politiques, économiques, industrielles, sociales et culturelles et les drames qu'elles ont engendrés, dues à une mauvaise gouvernance du pays par des dirigeants autoproclamés et dont l'écrasante majorité du peuple algérien souffre aujourd'hui, ont été accompagnées ces dernières années par des catastrophes naturelles qui ont provoqué des pertes humaines et des dégâts matériels énormes. Il pleut, ce sont les inondations dramatiques, comme celles qui viennent d'endeuiller plusieurs wilayas de l'Est algérien.. Il ne pleut pas c'est la sécheresse tragique. La terre tremble à 2° sur l'échelle de Richter, c'est le drame pour de nombreuses familles qui perdent leurs maisons vieilles ou mal construites. Un incendie se déclare quelque part, ce sont des vies humaines, des dizaines d'habitations et des milliers d'hectares de forêt qui partent en fumée. Qu'arrive-t-il donc à notre cher pays, déjà détruit par ses propres enfants, qui s'entretuent pour le pouvoir depuis 1962 ? A-t-il été abandonné par ses Saints Patrons, pour devenir si vulnérable et maudit que ça ? Très peu de peuples ont subi ce que le peuple algérien a enduré en moins de deux siècles. Jugez-en vous-mêmes : occupation française-génocide-enfumades-résistance et guerre de Libération nationale dramatiques-indépendance confisquée-guerre civile-guerre contre le Maroc-coups d'Etat et, enfin, guerre contre le terrorisme islamiste qui a fait entre 100 000 et 200 000 morts et des centaines de milliers de blessés et détruit des infrastructures industrielles, économiques, éducatives, sociales et hospitalières évaluées à plus de 100 milliards de dollars américains. Que t'arrive-t-il, Ô mon pays bien-aimé ? Dieu t'a doté de richesses fabuleuses, mais les prédateurs t'ont appauvri et ont paupérisé ton peuple martyrisé. «Pays riche, peuple pauvre et malheureux» disent de toi les uns et les autres. En effet, en plus des 200 milliards de dollars de réserves en devises, dont une bonne partie a été placée aux USA, l'Algérie est classée le 10e pays au monde et le 2e pays dans le monde arabe pour ses réserves d'or. C'est essentiellement grâce au défunt Kaïd Ahmed, ministre des Finances de 1965 à 1969, que le stock d'or de notre pays a été constitué. En effet, pour «punir» les Etats-Unis d'Amérique pour leur soutien à l'agression israélienne contre les pays arabes, en juin 1967, ce ministre intègre et courageux avait ordonné, en 1968, au gouverneur de la Banque centrale d'Algérie de convertir en or tous les dollars que l'Algérie avait en sa possession, sur la base du principe de l'étalon-change or (35 dollars américains l'once d'or), qui prévalait en vertu des accords de Bretton Woods. Ces réserves auraient été plus importantes si le fonds de solidarité (sandoûq a’tadhâmoun), constitué au lendemain de l'indépendance de l'Algérie par les dons de bijoux divers émanant des Algériennes et Algériens, n'avait pas été détourné par qui nous savons tous. Ainsi, grâce au bon sens paysan du commandant Slimane (nom de guerre de Kaïd Ahmed), l'Algérie se retrouve aujourd'hui parmi les 10 premiers pays au monde et le 2e dans le monde arabe, pour leurs réserves d'or. En 1971, c'est à dire moins de trois années après cette décision heureuse, le président Richard Nixon avait aboli la convertibilité du dollar américain en or, car elle coûtait très cher à son pays. L'once d'or (28,35g) vaut aujourd'hui plus de 1 200 dollars américains. A cause des dirigeants autoproclamés de notre pays, l'Algérie a vécu, ces trois dernières décennies, des tragédies qui ont failli l'emporter. Elle a besoin d'urgence de nouveaux visages aussi rassurants et respectables que ceux de Si Slimane et de ses semblables afin de transcender ces temps de régression et de corruption généralisées. Sinon, après avoir pillé les ressources naturelles non renouvelables de notre pays, dilapidé ses réserves en devises pour acheter une paix sociale improbable, ces prédateurs vont brader les bijoux de la famille, avant de rentrer chez eux.
R. T.
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