L’Etat va encore racheter une unité d’ArcelorMittal-Algérie
L’unité ArcelorMittal Pipes and Tubes, ex-unité de tuberie sans soudure (TSS) dont le capital est détenu à 70% par ArcelorMittal et 30% par Sider, pourrait être rachetée à 51% par l’Etat algérien, apprend-on de sources concordantes. Cette décision est actuellement en discussion au ministère de l’Industrie et des Mines, au vu des difficultés que connaît l’unité en proie, depuis des mois, à des difficultés financières mettant en péril son existence. Une rencontre est ainsi prévue cette semaine entre les représentants de la tutelle et des actionnaires de l’entreprise afin de trouver une issue au marasme qui dure et qui risque de mettre l’entreprise en situation de cessation de paiement. Les travailleurs de l’unité ArcelorMittal Pipes and Tubes mènent une grève depuis plusieurs mois, paralysant le complexe d’El-Hadjar et empêchant l’entreprise d’honorer ses engagements de production et de livraison. Les 350 travailleurs de l’entreprise réclament notamment une augmentation des salaires et une révision du barème des primes. Le conflit a eu lieu dans cette filiale de Sider, alors que le ministère de l’Industrie et des Mines avait assuré que les difficultés au sein d’El-Hadjar se résorbaient grâce au plan de sauvetage mis en branle par le gouvernement. Le plan en question a nécessité pas moins d’un milliard de dollars consacré à la réhabilitation et à la modernisation des chaînes de production, à travers deux crédits de 600 millions et 355 millions de dollars. Le but étant de réaliser une opération de rénovation du haut fourneau et d'améliorer le produit des mines d’El-Ouenza et Boukhadra. Pour le gouvernement, il s’agissait de relancer la production qui est tombée à moins de 300 000 tonnes, alors que le plan de développement et d’investissement engagé par ArcelorMittal-Algérie prévoit de parvenir à 2,2 millions de tonnes d’acier liquide en 2017. Face à ce nouveau conflit, l’Etat algérien, qui a déjà repris le contrôle du complexe d’El-Hadjar en rachetant la majorité des parts à l’Indien Lakshmi Mittal, se voit dans l’obligation d’intervenir pour acquérir auprès du même partenaire les parts de l’unité ArcelorMittal Pipes and Tubes.
Meriem Sassi