Les explications de la cheffe d’escale d’Air Algérie à Oran
«Depuis une semaine, je me suis vu propulser au-devant de la scène à cause d’une utilisation malveillante par l’un des passagers de notre compagnie, du téléphone portable et de la manipulation tout aussi maladroite, qui en était faite à travers les réseaux sociaux. Depuis une semaine donc, je vis le calvaire, depuis que ce passager qui m’avait, quelques minutes auparavant, insultée et humiliée devant mes collègues et d’autres passagers, avait pris un malin plaisir quelques minutes après, à filmer les séquences qui ont été répercutées sur les réseaux sociaux et reprises par certaines chaines de télévision nationales sans respect des règles de la déontologies de la noble profession.
Tout en vous épargnant les détails de ma souffrance – car je tiens à vivre dans la dignité – le malheur et le profond traumatisme que m’a causés cette odieuse manipulation ainsi qu’à ma famille, je tiens surtout à préciser que les médias, écrits et audiovisuels, qui ont répercuté cette vidéo d’une manière maladroite, ont, eux aussi, été victimes du procédé malsain utilisé par ce passager. Aussi, dans le but de rétablir les faits, me suis-je trouvée contrainte de solliciter les médias, envers lesquels je voue un profond respect, qui est en fait le cri d’une femme meurtrie et profondément humiliée pour une «faute» qu’elle n’a jamais commise.
Les faits : vol Oran-Bechar prévu à 15h10 le 31 août 2015
Les formalités d’enregistrement se sont déroulées normalement jusqu'à l’heure limite prévue à 14h40 minutes où je devais honorer la liste des passagers en attente dont le nombre s’élevait à trente passagers. Comme d’habitude, j’ai commencé par l’unique passager de ce jour, du salon d’honneur, après avoir honoré, auparavant, une passagère en famille dont tous les membres avaient le OK. La liste d’attente a été honorée pour treize passagers.
Un groupe de passagers mécontents de ne pas pouvoir embarquer, s’est présenté à moi en m’injuriant et m’insultant, parmi eux, celui qui m’a filmée.
Cette situation d’harcèlement a duré plus d’une demi-heure, me mettant dans une situation humiliante, malgré cela je n’ai pas quitté mon poste de travail en raison du traitement d’autres vols au même moment. Tout cela s’est déroulé en présence de tous les passagers, mes collègues, les agents de l’ordre ainsi que ceux de l’EGSA.
Non content de m’insulter, ce même passager, qui m’a filmée, s’est permis de venir, par la suite, pour me montrer son portable me menaçant de diffuser la vidéo en me disant : «Je suis en train de vous filmer, vous allez voir vos propres images dans Echorouket Ennahar.Je vais vous montrer, moi, qui je suis !» A ce moment précis, je me suis adressée au service de sécurité, malheureusement, l’intéressé avait disparu.
Vous n’êtes pas sans ignorer qu’en cette période de flux de passagers et de la rentrée sociale, les conditions de travail sont très difficiles, stressantes durant lesquelles nous subissons toute la pression des passagers, que je comprends parfaitement.
Dieu Seul sait la nature des pressions, insultes, gestes et mots obscènes que nous subissons de la part de certains passagers – pas tous, heureusement – n’ayant aucun respect pour les agents dont la mission est d’assurer un service de qualité. En dépit de tout cela, nous continuons à exercer notre mission de manière honorable et dans la dignité.
Je me permets de vous rappeler que durant 20 ans de service au sein de l’entreprise, je me suis attelée à mener ma mission dans le respect des procédures et exigences de servir les clients de notre compagnie. Ma hiérarchie et les clients qui me connaissent parfaitement peuvent en témoigner.»
Naima Hassaine