L’Otan tue des médecins en Afghanistan et Riyad des civils au Yémen : où sont le TPI et la CIJ ?
La nouvelle du raid aérien de l’Otan contre un hôpital en Afghanistan, faisant trois morts et plusieurs blessés parmi les volontaires de Médecins sans frontières (MSF) et les malades, est une preuve supplémentaire du caractère inconséquent du «droit» à l’ingérence étrangère prôné par les puissances occidentales. Les médias occidentaux parlent de «bavure» mais s’interdisent – où sont interdits – de parler de crimes de guerre et d’atteinte aux droits de l’Homme. Le bombardement effectué par des avions de guerre de l’Otan à Kunduz intervient quelques jours à peine après un autre raid aérien mené par la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite au Yémen. Une famille qui célébrait une fête de mariage a succombé dans cette attaque qualifiée, elle aussi, de bavure. Sans plus. La situation humanitaire dans les pays en proie à des guerres provoquées ou encouragées par les puissances occidentales va en s’aggravant. Le nombre de morts parmi les civils n’arrête pas de croître, les mouvements extrémistes religieux armés s’y renforcent grâce à l’appui direct des services secrets américains, britanniques, français, turcs, qataris et saoudiens, le nombre de citoyens fuyant ces pays dévastés est en constante augmentation, tandis que le monde s’achemine doucement mais sûrement vers un conflit généralisé. Les responsables de ces crimes contre l’humanité détournent l’attention de la communauté internationale en en focalisant le regard vers l’intervention armée de la Russie en Syrie, accusant le président Poutine – qu’ils citent nommément dans une hypothétique tentative de le montrer dans l’habit d’un Staline des temps modernes – de s’en prendre à ce que les capitales occidentales appellent l’«opposition modérée». Un qualificatif qui englobe les terroristes du Front d’Al-Nosrah, filiale d’Al-Qaïda en Syrie. Face à ces agissements qui mettent en péril la sécurité dans le monde, deux institutions judiciaires internationales brillent par leur absence et leur silence assourdissant. Créés par l’Occident pour juger les dirigeants de pays du Sud qualifiés d’«Etats voyous», le Tribunal pénal international (TPI) et la Cour internationale de justice (CIJ) sont aveugles, sourds et muets aux drames provoqués par Barak Obama et son prédécesseur Georges Bush, David Cameron, Nicolas Sarkozy et son successeur François Hollande, Tayyip Erdogan et les monarques du Golfe. Ces instances pénales partiales n’opposent objectivement aucun argument à la doctrine belliciste de leurs fondateurs qui sèment le désordre aux quatre coins de la planète. Leurs juges font montre d’une lâcheté révoltante et d’une résignation honteuse qui nécessitent qu’ils enlèvent leur robe noire et que le TPI et la CIJ disparaissent à jamais.
M. Aït Amara