Saïdani écarte Louh et esquive les questions sur le départ de Toufik et l’arrestation de deux généraux
Le secrétaire général du FLN n’a finalement pas commenté la mise à la retraite du chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général de corps d’armée Toufik. Amar Saïdani, qui a tenu une conférence de presse en fin de journée, hier, à l’issue de la réunion ordinaire du Comité central, s’est contenté d’assurer que toutes les décisions de changements opérés au sein de l’armée sont «conformes aux dispositions constitutionnelles». Autrement dit, elles sont l’œuvre du président de la République. Le secrétaire général du FLN, qui a conseillé en février 2014 au général de démissionner, a également refusé de répondre aux questions des journalistes relatives à l’arrestation du général à la retraite Hocine Benhadid et son incarcération à la prison d’El-Harrach, comme il s’est abstenu de parler de l’affaire du général Hassan, incarcéré à la prison militaire de Blida depuis plus d’un mois pour «non-respect de consignes». Il justifie son silence par le «respect» de la justice et de son «indépendance». Amar Saïdani s’est, en revanche, étalé sur son initiative pour un «front de soutien» au chef de l’Etat, élargi à «toutes les forces vives du pays». Il a abordé, par ailleurs, la révision de la Constitution sans dire grand-chose, puisqu’il ne sait pas par quelle voie devra passer son amendement, selon lui. Il a juste affirmé que le président Bouteflika «va consacrer l’Etat de droit, avec des institutions civiles». Amar Saïdani a installé le bureau politique du parti après quatre mois d’attente. Un véritable mélange de caciques, à l’image de Djamel Ould Abbès, ancien ministre et sénateur du tiers présidentiel, ou de l’ancien ministre des PTIC, Hocine Kheldoune, et des jeunes qui «représentent la dynamique et l’avenir du parti», tels que Djamel Madi, député et ancien vice-président de l’Assemblée populaire nationale. On trouve également, dans ce bureau politique, un autre cacique, Mustapha Boualeg. Mais aucun membre du gouvernement ne figure dans cette instance. Le ministre de la Justice, Tayeb Louh, n’y figure pas, alors qu’il est le plus ancien ministre FLN au gouvernement. Selon certains observateurs, le secrétaire général a tout simplement écarté un rival, car Tayeb Louh, bien que discret, jouirait d’une bonne réputation au sein du parti.
Rafik Meddour