Ericsson : des travailleurs dénoncent des «licenciements abusifs»
Le secteur de l’énergie étant en berne, des entreprises étrangères dépendant du marché algérien paniquent et se mettent à réaliser des plans de restructuration de manière discrète qui font fi de toutes les règles d’usage en la matière, a-t-on appris de sources informées. C’est ainsi pour la société suédoise Ericsson qui a fêté dernièrement ses 40 ans de présence en Algérie et qui compte dans son carnet des clients prestigieux comme l’armée algérienne, Mobilis, Ooredoo et bien d’autres entités qui dépendent de ses services et créations technologiques. «Le professionnalisme admis en technologie de cette grande entreprise fait place à des décisions pas du tout professionnelles de sa direction qui vient d’annoncer que la société va se passer de certains employés, leur proposant un départ volontaire en foulant au pied toutes les procédures légales et administratives en l’absence de consultation directe avec le comité d’entreprise élu et le syndicat, au mépris de toutes les règles du droit du travail», s’indignent nos sources. Ces dernières notent «l’absence de justification ou de notification écrites à des employés qui ne totalisent ni ne comptent aucune faute grave ni justificatifs de licenciement, même si un mail laconique et sans détail leur a été envoyé a posteriori». Ericsson-Algérie propose à ces employés, «de façon unilatérale» et «incompréhensible», des mois de salaires «donnés sans aucune autre forme légale contre un départ dit volontaire». La direction réclamant en contrepartie la restitution immédiate des badges, des ordinateurs et des téléphones de service «sans aucune autre forme de préavis ni réponse effective des concernés abasourdis par cet état de fait», dénoncent encore nos sources. «Dans une entreprise aux valeurs d’abord suédoises, la communication aurait favorisé en priorité la ressource humaine surtout que les personnes visées possèdent des CDI en bonne et due forme», relève-t-on. Il s’agirait, en fait, d’un plan de restructuration qui concerne trente employés entamé «en douce» pour dégorger des «employés au-dessus de tout soupçon sans grever apparemment le budget», croit-on savoir au sein de l’entreprise. Le syndicat va s’intéresser de près à ce dossier et se prépare à mener des actions concrètes pour «protéger les droits de ces employés visés par des mesures unilatérales méprisant le simple droit de la bienséance d’abord et du travail ensuite», s’insurgent nos sources qui confirment l’information révélée par Algeriepatriotique, concernant le recours à une pléthore de «consultants» venus du Maroc, au détriment des compétences algériennes. Une démarche incongrue qui coûte des milliers d’euros par mois «pour des compétences égales ou même moindres» comparées au savoir-faire algérien. Nos sources s’interrogent, enfin, sur «les sociétés de sous-traitance créées en sous-main par des cadres d’Ericsson-Algérie» grâce aux «richesses accumulées en enfreignant les lois algériennes».
Slim Djazouli