Université : le Cnes refuse la politique de la peur
Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) refuse le langage de la peur qui caractérise ces derniers temps la vie publique nationale. Réuni le 10 octobre en conseil national, le Cnes s’élève surtout contre le discours relatif à l’université algérienne. «Il est attendu qu’on prenne en charge réellement et concrètement les doléances exprimées dans une plateforme de revendications acceptée par le ministère de l’Enseignement supérieur, lequel s’est d’ailleurs engagé lors d’une récente rencontre à la satisfaire dans les plus brefs délais en raison du caractère urgent des problèmes soulevés», écrit le coordinateur du Cnes, Abdelmalek Rahmani. Parmi les problèmes soulevés par les enseignants du supérieur, il y a le manque de visibilité dans l’évolution de leur carrière. Il y a également la stagnation des salaires qui n’ont connu depuis un moment aucune augmentation. A cela s’ajoute la multiplication des poursuites judiciaires contre les enseignants et les difficultés objectives dues à l’avenir incertain du système LMD. Le syndicat des enseignants du supérieur dénonce aussi le manque de clarté et de transparence dans la politique du suivi de la recherche scientifique et la mauvaise gestion du budget qui lui est consacré. Le Cnes fait état de pratiques malsaines, basées notamment sur le clientélisme et les relations personnelles. Tout en restant attaché au principe du dialogue et du travail en partenariat avec la tutelle, le Cnes met en garde contre la politique de la fuite en avant et la non-implication des véritables acteurs, à savoir les enseignants et les étudiants, dans la prise de décision qui engagent l’avenir de l’Université. Le Cnes s’est, en outre, interrogé sur les critères et les normes sur la base desquelles le ministère délivrera des agréments pour la création d’universités privées ? Il émet ainsi des réserves sur une telle démarche qui intervient en l’absence d’une stratégie claire qui permettra d’avoir une visibilité sur le secteur et ses besoins. Le Cnes affirme qu’il organisera le 31 octobre une réunion des membres de son conseil national pour approfondir les discussions sur les problèmes des enseignants et de l’Université et décider des actions futures.
Rafik Meddour