Trois hypothèses pour l’enterrement d’Aït Ahmed et absence d’une réaction officielle suite à son décès
La question du lieu d'inhumation du défunt chef historique Hocine Aït Ahmed s’est posée avec acuité dès l'annonce de son décès. Exilé en terre helvétique depuis de très longues années, le président du Front des forces socialistes (FFS) était revenu en Algérie après les événements d’octobre 1988 et en 1999, pour se présenter à l’élection présidentielle, avant de se retirer avec l’ensemble des autres candidats et de reprendre le chemin de l’exil jusqu’à son décès, hier, à l’âge de 89 ans. Le cas du penseur algérien Mohamed Arkoun, dont la famille a choisi qu’il fût enterré au Maroc, va-t-il se répéter avec le zaïm ? Certains se sont posé la question, d’autant plus que Hocine Aït Ahmed a de fortes attaches avec ce pays voisin, au point que sa sœur y est enterrée et que sa famille y a prospéré. Des sources lient cette absence d’information sur la date et le lieu de son enterrement à l’absence d’une réaction officielle suite au décès de cet ancien membre du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). En effet, si les médias publics ont rendu un hommage soutenu à Hocine Aït Ahmed, aucun communiqué officiel de la présidence de la République n’a été rendu public, alors qu’Abdelaziz Bouteflika venait, la veille, de présenter ses condoléances à la famille du chanteur Taleb Rabah, dont il a salué «l'apport à la chanson algérienne et son engagement patriotique» qui «seront gravés à jamais dans la mémoire collective». Il est peu probable que les autorités officielles acceptent que Hocine Aït Ahmed soit enterré hors d’Algérie. De même que rien n’a encore filtré (au moment où nous rédigeons ces lignes) sur le lieu choisi par ses proches pour ses obsèques. Hocine Aït Ahmed est, par ailleurs, issu d’une grande famille maraboutique d’Aïn El-Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il est le descendant de Cheikh Mohand Ouel-Hocine, dont le tombeau se trouve à Aït Yahia. Hocine Aït Ahmed pourrait reposer aux côtés de son aïeul ou, enfin, au Carré des martyrs à El-Alia, en tant que symbole de la guerre de Libération nationale. Nous le saurons dans les toutes prochaines heures.
Karim Bouali