Des citoyens manifestent contre le vice-président affairiste de l’APN : «Tliba, dégage d’Annaba !»
Une véritable campagne est lancée dans la rue, par des citoyens d’Annaba, demandant au député FLN et vice-président de l’APN, Baha-Eddine Tliba, de quitter leur ville. Dans une manifestation organisée hier samedi au centre-ville, des dizaines de citoyens ont brandi de grandes banderoles sur lesquels on peut lire : «Tliba, dégage d’Annaba !», reprenant un slogan popularisé en Tunisie pour réclamer le départ du président Ben Ali décrit comme un dictateur. Les manifestants accusent l’homme d’affaires parachuté à l’APN par Amar Saïdani d’avoir semé la zizanie et la corruption et commis des injustices là où il est passé. Cette campagne se prolonge sur les réseaux sociaux avec autant d’intensité et de hargne que les accusations lancées contre le «protégé» du secrétaire général du FLN sont de plus en plus détaillées. Un cyberactiviste a révélé, par exemple, que Tliba a accaparé indûment un bureau d’études étatique à Ouargla, avec la complicité de responsables locaux, après avoir licencié tous les travailleurs qui étaient employés sans la moindre indemnisation. Le député Baha-Eddine Tliba a commencé à faire parler de lui dans les médias, suite à une interview télévisée qu’il s’est offert en décembre dernier pour dénigrer toutes les voix qui s’opposent au pouvoir en place, sans respecter aucune déontologie. Il s’est particulièrement attaqué au général Toufik et à la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, qu’il a accusée, elle et sa famille, d’appropriation illicite dans la région d’Annaba. S’en suivit une véritable cabale médiatique menée par les mêmes canaux médiatiques contre la patronne du PT et son entourage. Ce qui a amené celle-ci à lancer des actions en justice contre le député FLN d’Annaba et les médias qui lui ont servi d’instrument dans cette affaire. Louisa Hanoune, dans sa dernière intervention, a parlé d’actes de «barbouzerie» et de «complicités» au sein du gouvernement. Depuis, ni Tliba, ni Saïdani, ni aucun membre de l’Exécutif, encore moins le parquet, n’ont réagi à ces accusations, alors que le conflit commence à déborder dangereusement. D’autres banderoles brandies par les manifestants lors de cette action inédite, dans la ville d’Annaba, décrient la loi de finances 2016 votée récemment par le Parlement, et dénoncent en arabe et en tamazight : «L’Algérie n’est pas à vendre. Il y a encore des hommes !»
R. Mahmoudi
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