Nordine Aït Hamouda : «Je défie la direction du RCD de m’exclure du parti !»
Nordine Aït Hamouda nous a fait parvenir une déclaration suite au conflit qui l’oppose à la direction du RCD. «On ne peut pas être un homme des grands moments et de basses combines», affirme le fils du colonel Amirouche, qui explique qu’en se déchargeant de toutes les fonctions organiques lors du dernier congrès du RCD, «j'ai choisi de rester simple militant et ne pas m'immiscer dans son fonctionnement afin de libérer les compétences que recèle mon parti. J'ai refusé de transgresser les orientations du dernier congrès pour le rajeunissement et la compétence». Nordine Aït Hamouda indique, par ailleurs, que pour les sénatoriales, il était «contre la participation et puisque le Conseil national, l'instance souveraine – même parasitée –, avait approuvé la participation, il fallait choisir un jeune intellectuel et non pas un vieil illettré». «Sur ce, souligne-t-il, j'ai décidé de ne pas m'impliquer et j'ai refusé de faire campagne après les primaires.» Nordine Aït Hamouda affirme que «la direction a assimilé cela à un acte d'insubordination». Il dénonce une «cabale» qui a été «lancée», accusant la direction du RCD de craindre la confrontation. «Pour ne pas m'affronter, ils ont trouvé la parade en disant que je ne suis plus militant, alors que je suis militant dans la section d’Iboudrarène, à jour de mes cotisations depuis le renouvellement de ma carte bloquée délibérément», souligne Nordine Aït Hamouda. Il en veut pour preuve l’animation, le 1er novembre 2015, d’une conférence au bureau de la section de Tizi Ouzou «à la demande de la direction régionale avec des affiches conçues par ce même bureau régional». «Au jour d’aujourd’hui, je suis organiquement militant puisqu’aucune sanction disciplinaire n’a été prononcée à mon encontre», réplique Nordine Aït Hamouda qui «défie» la direction du RCD «d’appliquer le règlement intérieur du parti» et de le «convoquer en commission de discipline ou commission nationale des conflits». Il se dit certain «qu’ils n’auront pas le courage d’être confrontés à leurs propres défaillances». Nordine Aït Hamouda menace d’apporter «les preuves éclatantes» de «leurs magouilles». «J’affirme que mon combat s’inscrira dans et pour le RCD authentique, par devoir de mémoire envers tous les militants sincères qui ont payé le prix de leur engagement par leur sang et certains par leur vie», souligne-t-il, appelant «tous les militants à rester mobilisés et vigilants et à ne jamais céder aux intimidations et autres menaces d’exclusion arbitraires. Il informe qu’une lettre «sera bientôt destinée» aux militants du parti et annonce un futur «combat contre toutes les dérives que certains voudraient faire subir à notre parti pour des fins inavouées et des ambitions personnelles». Pour lui, «la réalité est que le RCD est en voie d'allégeance au FLN», une allégeance qu’il «refuse», car ne voulant pas «cautionner tout rapprochement avec le pouvoir après les accolades avec les islamistes». «Maintenant, écrit encore Nordine Aït Hamouda, contrairement aux allégations (…), personne ne pourra m'empêcher de parler en ma qualité de membre fondateur du RCD et deux fois député et ex-vice-président de l'APN.» Il promet qu’il sera «bientôt sur le terrain pour combattre encore une fois ces pratiques staliniennes que je croyais révolues et porter la voix de tous ces militants et cadres sincères frappés de suspicions». Pour Nordine Aït Hamouda, «les échecs et accointances des uns et des autres devront être assumés publiquement».
Karim Bouali