Rejet de l’article 51 de la Constitution par le secrétaire général du FLN : c’était du bluff !
Comme il fallait s’y attendre, les députés et les sénateurs du FLN ont décidé de voter unanimement pour le projet de révision de la Constitution, lors de la réunion tenue à l’hôtel Sheraton, à Alger. Intervenant à l’ouverture de cette réunion, le secrétaire général du parti, Amar Saïdani, a, de nouveau, battu en brèche l’article 51 relatif aux binationaux, que le président Bouteflika a maintenu et son conseiller Kamel Rezag-Bara a ardemment défendu. Refusant d’admettre avoir essuyé un camouflet après avoir appelé à son abrogation, Amar Saïdani a tenté de se consoler en disant que le chef de l’Etat «a tout de même complété cet article en rajoutant que les hautes fonctions concernées seront limitées par une loi organique». Pour le SG controversé du FLN, cet article n’a pas de place dans cette Constitution, mais, en même temps, il invite les parlementaires de sa formation à voter tous pour ce projet de révision de la Constitution tel qu’il est présenté par le président Bouteflika. Amar Saïdani s’est-il fait taper sur les doigts à cause de sa dénonciation d’un article de ce projet lu, corrigé et validé par le chef de l’Etat ? Possible ! Pour certains observateurs, le SG du FLN a voulu utiliser cet article contre son «frère ennemi» du RND, Ahmed Ouyahia, en l’accusant indirectement d’avoir été derrière cette disposition. Ce à quoi Ahmed Ouyahia, également directeur de cabinet à la présidence de la République, a répondu vigoureusement en traitant Amar Saïdani de «cynique professionnel» qui a réussi à «focaliser l’attention sur un seul article alors que le projet contenait d’importantes évolutions». Amar Saïdani n'a pas répondu à Ouyahia. Il préfère «laisser cela à plus tard», laisse-t-il entendre, mais il lance, néanmoins, une flèche à l'endroit du RND sans le citer, en insistant sur le fait que l'ex-parti unique se trouve à la tête de toutes les assemblées élues, qu'elles soient nationales ou locales. Après avoir fait une «mauvaise publicité» à ce projet de révision constitutionnelle, Amar Saïdani tente visiblement de se racheter en assurant que le FLN va voter pour ce projet. Comme s’il avait le choix ! Depuis l’Indépendance, le FLN n’est qu’un instrument politique entre les mains du pouvoir. Amar Saïdani, parachuté par le pouvoir en place, ne peut donc pas s’inscrire en faux contre cette révision. Et ses soi-disant «critiques» n’ont servi, en réalité, qu’à amuser la galerie en attendant que le projet décidé par le chef de l’Etat passe, malgré le rejet total de toute l’opposition qu’elle soit représentée au Parlement ou non.
Sonia Baker