Dr Benbahmed : «Des réseaux importent de faux médicaments»
Le président du conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, accuse des réseaux mafieux d’avoir investi la filière de l’importation des médicaments. Intervenant aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le Dr Lotfi Benbahmed assure que ces réseaux mafieux qui auraient des complicités au sein de l’administration réussissent à introduire en Algérie de pseudo-médicaments qui n’ont aucune vertu ni effet thérapeutique. Le président de l’Ordre des pharmaciens ne cache pas sa colère quant à cette situation qui pèse sur les officines qui doivent redoubler de vigilance pour épargner à leurs clients des dépenses inutiles et non bénéfiques pour leur santé. M. Benbahmed estime que ces «réseaux mafieux» activent de manière informelle, soulignant tous les dangers que constitue leur activité illégale pour la santé publique. Le Dr Lotfi Benbahmed se dit certain que cela n’aurait pas pu être possible sans la «complicité de pharmaciens indélicats». Pour lui, l’Etat a la lourde responsabilité de faire face à ce phénomène qui menace la santé publique. Le président du conseil national de l’Ordre des pharmaciens fait état de l’existence d’une vingtaine de remèdes qui feraient l’objet de ce commerce informel de médicaments dans lequel seraient même impliqués des médecins qui les prescrivent. Le Dr Benbahmed appelle le gouvernement à renforcer le contrôle du marché afin d’éviter de telles pratiques nocives pour la santé. Cela surtout que le marché des médicaments pèse actuellement 2,8 milliards de dollars. A peine 45% des médicaments commercialisés sont produits localement. Le reste est importé. De surcroît, la production nationale souffre d’un manque de contrôle au point qu’on se retrouve avec une centaine d’industriels qui fabriquent le même produit. Le président du conseil de l’Ordre, qui plaide pour un plan national de production du médicament qui pourrait booster la croissance économique, dément les rumeurs sur l’existence de pénuries de médicaments. Il reconnaît néanmoins l’existence de ruptures momentanées dues à des dysfonctionnements dans le réseau de distribution. Le président de l’Ordre des pharmaciens a, par ailleurs, relevé avec «inquiétude» la prolifération d’herboristeries, qui se transforment progressivement en de véritables officines pharmaceutiques, conseillant des traitements miraculeux à base de plantes à des malades désespérés. Pour lui, cette prolifération échappe au contrôle de l’Etat, ce qui pourrait nuire à la santé des Algériens. Selon lui, ces herboristes créent des formules de médicaments «qui peuvent s'avérer dangereuses» pour la santé des patients.
Sonia Baker