Amar Saïdani réitère sa revendication : «Le Premier ministre doit être issu du FLN !»
Le secrétaire général du FLN a de nouveau évoqué le différend qui l’opposerait à Ahmed Ouyahia au sujet du poste de Premier ministre, en réitérant les critiques qu’il avait émises sur les périodes de sa gouvernance. Dans un entretien accordé à l’agence de presse allemande DPA, Amar Saïdani réitère sa position en soutenant que «le Premier ministre doit être issu de notre parti, parti majoritaire». Interrogé sur le départ à la retraite d’anciens responsables de l’institution militaire, Saïdani tente d’apaiser le débat : «Il s’agit d’une restructuration opérée au sein des institutions», explique-t-il. «Certains étaient liés à des hommes, enchaîne-t-il, c’est pourquoi ils se focalisent aujourd’hui sur eux, alors que l’Etat repose sur les institutions.» Il réfute la thèse selon laquelle le général Toufik aurait été limogé à cause de son opposition au quatrième mandat. «Ceux-là, dira encore Saïdani, oublient que l’homme (Toufik, ndlr) était une personnalité militaire et n’était, de ce fait, pas un candidat potentiel pour s’opposer à la candidature du président.» Il considère que l’homme a pris sa retraite «comme tous les autres». «Je me demande où est l’ambiguïté. Beaucoup d’officiers de son grade avaient été mis à la retraite, poursuit-il, mais cela n’a pas soulevé la même polémique.» Commentant l’actualité régionale, le patron du FLN défend la position de l’Algérie basée sur la non-ingérence dans les affaires internes aux pays voisins et dénonce, au passage, l’intervention étrangère en Libye, tout en soutenant que le peuple algérien «qui a souffert du terrorisme ne peut adhérer aux organisations terroristes». Pour lui, Daech «est une fabrication d’officines visant à déstabiliser les pays». Par ailleurs, Saïdani s’est violemment attaqué aux partis d’opposition qui avaient boycotté la séance de vote de la révision constitutionnelle du 13 février dernier. A ceux qui, dans l’opposition, menacent de sortir dans la rue, Saïdani lancera un défi : «Qu’ils sortent dans la rue, on verra ce qu’ils pèsent réellement ! Ce ne sont que des opposants de salon et ne peuvent même pas mobiliser un petit groupe de personnes», ricane-t-il. A une question sur les tractations qui seraient menées pour présenter un «candidat consensuel» devant succéder à Bouteflika, le patron du FLN eut cette réponse : «La présidence n’est pas un gâteau à partager entre hommes du Président ou d’autres personnes.» Et d’enchaîner : «Comment peut-on préparer la succession du président Bouteflika alors que son mandat se poursuit jusqu’à 2019 ?» accuse-t-il. Dans le même sillage, Saïdani s’en est pris à ceux qui continuent de dénoncer «la vacance du pouvoir», en raison de la maladie du Président.
R. Mahmoudi