Une contribution de l’Anaaf – Stop à la discrimination des musulmans et de l’islam !
Il est de plus en plus difficile de prendre la mesure du rejet de l'islam et des musulmans en France. Mais une campagne, savamment orchestrée, tend à le crédibiliser, quitte à employer tous les moyens, y compris l'arithmétique aléatoire des sondages.
Les titres de la presse française de ce matin relaient les résultats d'un énième sondage sur l'image de l'islam en France, avec une variante originale qui associe la voix des Allemands pour marquer les esprits.
Il est de plus en plus difficile de prendre la mesure du rejet de l'islam et des musulmans en France. Mais une campagne, savamment orchestrée, tend à le crédibiliser, quitte à employer tous les moyens, y compris l'arithmétique aléatoire des sondages.
Les titres de la presse française de ce matin relaient les résultats d'un énième sondage sur l'image de l'islam en France, avec une variante originale qui associe la voix des Allemands pour marquer les esprits.
Quoi qu'il en soit, au-delà du débat controversé sur l'islam, il faut se rendre à l'évidence que des hommes et des femmes sont victimes, dans le «pays des droits de l'Homme», de discriminations, d'exclusions, de mauvais traitements, voire de violences en raison de leur appartenance à la religion musulmane.
En France, la discrimination sur la base d'une conviction religieuse musulmane est devenue banale. Sans pour autant nier le droit légitime et reconnu de pouvoir critiquer toute religion, quelle qu'elle soit, il n'en reste pas moins que la discrimination est, elle, par contre, inacceptable, mais surtout condamnable dans un pays qui se veut le «champion» de l'égalité, de la solidarité, de la citoyenneté et de la démocratie.
L'exploitation politique et médiatique de l'islam est devenue, depuis plusieurs années, un sport national ; elle est en constante mutation et de plus en plus clairement assumée, au souffle putride, amplifié par les discours populistes, fascistes et racistes qui jouent sur les peurs et dans lesquels les musulmans y ont une place peu enviable.
Cette islamophobie que l'on voudrait nier à tout prix est visible sous différentes formes et créée, à un an des élections présidentielles de 2017, des consensus inquiétants allant de la gauche à l'extrême droite.
Le principal danger qu'elle développe de façon exponentielle réside dans sa capacité à s'exprimer dans des formes toujours plus banalisées, permettant de donner corps à un consensus antimusulman à des opinions censées être politiquement opposées.
Se retrouve ainsi sur le dos de l'islam et des musulmans en France, les tenants d'une laïcité d'exclusion, aussi bien des sympathisants d'extrême droite que des militantes féministes de gauche, comme l'ont illustré les dernières sorties médiatiques de la ministre du gouvernement de Manuel Valls, chargée des droits des femmes.
Ces «laïcards» extrémistes considèrent la présence musulmane comme une menace à l'identité (fantasmée) d'une Europe blanche et judéo-chrétienne, construisent concomitamment un féminisme qui s'exerce, lorsqu'il s'agit de l'islam, aux dépens mêmes de celles dont il prétend participer à l'émancipation, détruisant parfois au quotidien des parcours de vie de personnes qui, dans leur intimité, leur destin et leur vécu, éprouvent un double sentiment de culpabilité.
Pour autant, la posture victimaire n'est pas une solution et c'est pourquoi les musulmans doivent se mettre en ordre de marche citoyenne pour faire changer les choses, au travers de contributions et de débats ouverts avant les élections présidentielles de 2017.
Ils ne doivent plus accepter qu'on leur impute la responsabilité d'un radicalisme islamique, manipulé sur ordre par certains pays du Moyen-Orient, qui voudrait les prendre en otages par des tentatives, certes marginales, mais fortement médiatisées, pour imposer la vision d'un islam présenté comme intolérant et d'un repli communautariste obscurantiste, non représentatif de l'islam authentique et humaniste.
L'Alliance des Associations des Algériens de France
Pour Algeriepatriotique