L’Algérie peaufine sa stratégie de «cybersécurité»
L’Algérie, qui connaît une véritable mue dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication, œuvre à mettre en place une véritable stratégie de «cybersécurité» afin de se prémunir contre des «cyberattaques» qui lui causeraient un grave préjudice financier. C’est dans ce sens qu’un séminaire international s’est ouvert aujourd’hui à Alger, plus précisément au Cercle national de l’Armée à Béni Messous. Sous le thème «Cyberespace : enjeux et défis», ce séminaire vise à capitaliser les expériences des pays amis et partenaires dans le domaine de la lutte contre les cyberattaques. Dans son allocution d’ouverture, le commandant de la Gendarmerie nationale a affirmé que «pour que le “cyberespace” demeure un espace de liberté, d’échanges et de développement, il est nécessaire que la confiance et la sécurité soient établies et défendues. Seul un effort collectif et coordonné peut permettre d’atteindre cet objectif». Il a assuré que «ce séminaire international traite la situation du développement technologique et de la législation dans le cyberespace via plusieurs thématiques, à savoir “Le cyberespace comme une nouvelle dimension de la sécurité nationale”, “Les politiques nationales de la cybersécurité”, “La législation et le cyberespace : évolution et limites”, “Prévention et lutte contre la cybercriminalité”, “La sécurité des infrastructures sensibles”, “Les e-services et la sécurité numérique” et “La cybersécurité : recherche et développement”». Aux conférences s’ajouteront les ateliers sur les enjeux de la cyber sécurité. Ont participé à cet événement des délégations étrangères et d’es experts nationaux et internationaux de haut niveau venus de quinze pays. Il s’agit ainsi d’une question de défense nationale. Ces ateliers vont permettre d’appréhender, dans un espace étendu de débats, les enjeux de la cybersécurité et de discuter des moyens les plus efficaces de l’assurer. Des grands pays comme la France, l’Allemagne et les Etats-Unis disposent d’un plan de défense contre les cyberattaques. Les armées de ces pays s’entraînent pour repousser toute attaque cybernétique, de plus en plus envisageable dans un monde numérique qui avance à grande vitesse. Dans la cyberguerre, il n’y a, bien entendu, ni terroristes encagoulés tapis dans l’ombre, ni missiles expédiés en salve depuis un bâtiment de marine. La cyberattaque, telle que décrite par les spécialistes, vise la technologie de cryptage qui est utilisée par la majorité des serveurs internet. L’Algérie fait partie des pays les plus vulnérables en matière de sécurité informatique. Selon le dernier rapport annuel de Symantec, l’Algérie se trouve à la cinquième place des pays africains les plus exposés au risque de sécurité sur Internet. Elle surclasse, certes, de grands pays comme l’Afrique du Sud et l’Egypte mais elle reste autant vulnérable que d’autres Etats comme le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Cameroun ou encore le Nigeria et la Mauritanie, indique ce rapport analysant le risque sécuritaire sur Internet durant l’année 2012. Dans le même document, il est fait état du classement mondial de l’Algérie, passant de la 13e place en 2011 à la 61e place en 2012. Cette légère amélioration s’explique en partie par l’utilisation non massive de l’Internet et des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les principales cibles des cybercriminels sont les entreprises de taille moyenne. Le rapport de Symantec, leader mondial dans le développement des solutions de sécurité et de protection contre les attaques sur Internet, précise que les sociétés de plus de 250 salariés sont les plus menacées. Le nombre d’attaques ciblant ce type d’entreprises a triplé de 2011 à 2012. Une augmentation qui est directement liée à leurs activités lucratives. Les cybercriminels visent également les chaînes logistiques et les écosystèmes de sous-traitants pour accéder aux informations sensibles des grandes entreprises et à une propriété intellectuelle à forte valeur.
Hani Abdi