Bouchouareb : «Les négociations sur l’usine Peugeot sont à l’arrêt»
L’installation d’une usine de montage de véhicules de la marque française Peugeot semble être compromise. Selon Abdesselam Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines, «les négociations qui se sont poursuivies jusqu’à la semaine dernière n’ont abouti à rien et elles sont actuellement à l’arrêt». Autrement dit, aucun terrain d’entente n’a été trouvé entre les deux parties en négociations. Interrogé sur ce dossier en marge de la cérémonie de signature, aujourd'hui mardi à Alger, d’un accord entre le groupe public Gica et son partenaire chinois Sinoma pour la construction de deux nouvelles cimenteries à Mascara et Béchar, Abdesselam Bouchouareb s’est contenté de dire que chacune des deux parties défendait ses intérêts. Ce qui est tout à fait légitime. Le ministre a refusé de donner plus de détails ou anticiper sur l’avenir de ce projet dont le protocole d’accord devait être signé le 10 avril dernier lors de la visite du Premier ministre français, Manuel Valls. Mais selon des sources sûres, la partie algérienne aurait exigé un taux d’intégration de 40% que la partie française avait refusé en avançant des considérations techniques et humaines, dont l’absence d’un réseau de sous-traitants fiable. Ce projet de montage de véhicules devait voir le jour avec trois associés algériens, dont le groupe Condor. Le blocage des négociations risque ainsi de compromettre sa concrétisation, alors que d’autres constructeurs comme Volkswagen ont déjà lancé les travaux de réalisation de leurs usines de montage. Selon le ministre de l’Industrie, les Chinois sont intéressés aussi par le secteur automobile. Répondant à une question sur la crise que connaît ce secteur – certains concessionnaires commencent à tailler dans leur effectif –, Abdesselam Bouchouareb a affirmé que cela fait partie de la vie économique et de la vie de l’entreprise. Dans une allocution prononcée à l’ouverture de la signature de l’accord entre Gica et Simona, le ministre a mis en avant l’importance de ce partenariat qui va permettre à l’Algérie de renforcer ses capacités de production de ciment. Il assure que «c’est toute une région qui attend avec impatience sa cimenterie pour pouvoir accélérer les projets de développement socioéconomiques» inscrits dans le programme présidentiel. En 2015, le groupe Gica a enregistré une production historique jamais atteinte depuis l’indépendance avec plus de 12,1 millions de tonnes produites et commercialisées. «C’est la première année où nous n’avons pas relevé de rupture d’approvisionnement du marché en période estivale tout en réduisant les importations en valeur et en volume. Cela nous conforte dans notre démarche», a assuré M. Bouchouareb.
Sonia Baker
