Russie-Turquie : des négociations secrètes à Tachkent ont permis la réconciliation diplomatique (médias)
La Russie et la Turquie ont négocié secrètement leur réconciliation à Tachkent, la capitale de l’Ouzbékistan, à la suite d’une médiation menée notamment par un homme d’affaires turc et le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, a indiqué mardi la presse turque. Le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontrait mardi à Saint-Pétersbourg son homologue Vladimir Poutine pour sceller cette réconciliation, après des mois de froid diplomatique. Cette visite intervient à peine un mois après la réconciliation fin juin permise par les «regrets» exprimés par M. Erdogan pour la destruction en novembre par la chasse turque d’un avion de combat russe au-dessus de la frontière turco-syrienne.
Selon le quotidien Hurriyet, la Turquie avait commencé à tâter le terrain russe pour mettre fin à la crise par le biais de Cavit Caglar, un homme d’affaires et ex-ministre. Ce dernier est en bons termes avec le chef de la région du Caucase russe du Daghestan, Ramazan Abdoulatipov, qui lui-même a un accès au conseiller en politique étrangère du président russe, Yuri Ushakov. Ankara a commencé à travailler sur une lettre à Moscou qui exprimait ses regrets pour l’incident aérien afin de surmonter la crise. Le président Nazarbaïev, qui a entretient de bonnes relations avec MM. Poutine et Erdogan, a indiqué à Ankara le 22 juin après une rencontre avec le dirigeant russe que le temps était opportun pour lui adresser cette lettre. Le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, s’est alors précipité le 24 juin dans la nuit à la demande du président ouzbek à Tachkent, où M. Poutine assistait à une réunion de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
La lettre a été remise au conseiller en politique étrangère du président russe, et M. Poutine a alors donné son feu vert à une réconciliation, affirme Hürriyet. La lettre a ensuite été publiée par les deux parties le 27 juin, ouvrant la voie à la fin de la crise qui a été extrêmement néfaste pour l’économie turque.