Affaire de l’agresseur de Charleroi : Amar Belani répond au secrétaire d’Etat belge
En réponse à la polémique alimentée depuis quelques jours par certains médias algériens et belges au sujet d’une présumée «non-exécution des ordres de quitter le territoire» du terroriste Khaled Babouri, auteur de l’attaque de l’aéroport Charleroi, l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, Amar Belani, a affirmé que l’ambassade d’Algérie n’a «absolument reçu strictement aucune demande, aucune sollicitation de la part de l’Office des étrangers quant à son identification comme étant un Algérien». Amar Belani a ajouté qu’«à plus forte raison, nous n’avons rien reçu quant à l’exécution de la mesure d’éloignement vers l’Algérie». Il a assuré, à cet effet, que l’ambassade d’Algérie collaborait sur tous les cas pour lesquels elle était saisie. «Chaque fois qu’on a été saisi et qu’il a été déterminé que l’intéressé était algérien, la coopération s’est enchaînée de manière tout à fait mécanique», a-t-il souligné dans une déclaration à la presse belge.
Expliquant la procédure, Amar Belani a expliqué que «dans ce genre de situation, notre procédure consiste à envoyer un agent consulaire interviewer l’intéressé pour pouvoir recueillir un maximum d’informations sur lui, afin de diligenter en urgence une enquête en Algérie et de confirmer qu’il s’agit bien d’un Algérien», justifiant cette procédure par le fait que «beaucoup se débarrassent de leur passeport en arrivant ici (en Belgique, ndlr) et se disent ensuite algériens, alors qu’ils sont marocains ou tunisiens». Une fois que cette identification est faite, un laissez-passer est établi et la personne concernée est évacuée vers l’Algérie sur le premier vol.
Les autorités belges avaient laissé entendre, au lendemain de l’attaque de Charleroi perpétrée par un ressortissant en situation illégale en Belgique, samedi dernier, que de nouvelles mesures d’expulsion devraient prises à l’encontre de «criminels étrangers». Selon le secrétaire d’Etat belge à l’Asile et à la Migration, Theo Francken, ce ressortissant présenté comme algérien aurait reçu deux ordres de quitter le territoire qu’il n’aurait pas respectés.
Evoquant la coopération avec l’Algérie, le responsable belge avait jugé la situation compliquée, précisant que «les retours forcés vers l’Algérie restent problématiques, malgré des années de négociations européennes et bilatérales», ajoutant qu’un accord sera conclu avec l’Algérie, «sous mandat européen». Il avait néanmoins avoué que «les autorités (belges, ndlr) prétendent souvent que les personnes concernées sont marocaines. Et comme ces personnes n’ont pas de papier ou prétendent ne pas en avoir, l’identification est très difficile», affirme le secrétaire d’Etat, dont l’analyse recoupe parfaitement avec la mise au point de l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles qui a condamné «de la manière la plus ferme» l’agression des deux fonctionnaires de police belges et exprimé sa solidarité «non seulement aux deux policières touchées, mais aussi à leurs familles, leurs proches et leurs collègues».
R. Mahmoudi
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