Pour acheter une Symbol algérienne, il faut passer par la France
C’est l’histoire rocambolesque d’un salarié algérien qui voulait acheter une voiture «made in bladi», mais qui s’est vite rendu compte que cette belle aventure, au départ, s’est vite transformée en cauchemar. Tout commence par un dossier de crédit établi avec la banque Baraka qui a tout ficelé en une seule journée. «Première erreur», apparemment, du client. «La priorité est accordée au dossier traité par la BNP, avec qui nous sommes conventionnés», dit-on à notre pauvre salarié au showroom de la maison Renault des Grands Vents (Ouled Fayet).
Il raconte ses péripéties dignes d’un film de fiction : «N’ayant pas le choix, je devais me rabattre sur cette maison qui fabrique la Renault Symbol en Algérie. Déjà, on me demande de changer le montant du chèque du premier versement à deux reprises, mais on a trouvé un terrain d’entente en rajoutant la différence lors du deuxième versement. Mais là, je ne suis pas au bout de mes peines. On ne veut pas me donner le bon de commande comme l’exige pourtant la réglementation, au motif qu’il n’y a pas de numéro de châssis, le véhicule n’est donc pas disponible. Quelque temps plus tard, on me dit que le véhicule aux options que j’ai choisies n’est plus produit. Je me retrouve dans l’obligation de faire un autre choix, en fait, on m’impose, je ne choisis pas. Un mois plus tard, on m’appelle pour me dire que je dois rajouter une somme de 22 000 DA pour l’alarme intégrée et les tapis. Je dis que je n’en veux pas. On me rappelle quelques jours plus tard pour me demander de passer avec la somme de 25 000 DA, sans me consulter.
Puis on me dit que je n’ai pas le choix et que je dois prendre ce véhicule, et que je devais payer la différence le jour même, sinon, je devais attendre plusieurs mois pour pouvoir bénéficier d’un véhicule. Je n’ai donc pas le choix, je ne choisis ni la couleur, ni les options, ni donc le modèle. Je prends ce qu’il y a, car « il y a des gens qui attendent », me menace-t-on. Je me retrouve donc l’otage de Renault Algérie. Je n’ai pas le droit de défendre mes intérêts. Lorsque je me résigne, car ayant vraiment besoin de ce véhicule et face au monopole qui nous est imposé, la réponse est surprenante, personne ne sait quand me sera livré mon véhicule, sauf qu’il m’est dit dans 45 jours maximum.
Aujourd’hui, je veux dénoncer cette mascarade, c’est pour moi une question de principe», nous raconte ébahi notre jeune compatriote qui voulait tout simplement acheter un véhicule produit par son pays, l’Algérie. Sa surprise était grande lorsqu’on lui a signifié qu’il aurait connu une autre issue s’il était passé par une banque française, BNP en l’occurrence.
En fait, plusieurs personnes ayant choisi la Symbol ont dénoncé le non-respect des délais de Renault qui n’arrive pas à satisfaire sa clientèle. Beaucoup attendent depuis trois, voire cinq mois, cette «made in bladi» qui n’arrive toujours pas, et qui n’est surtout pas un bolide ou une voiture d’exception, mais juste un véhicule, tout ce qu’il y a de simple, sans grandes performances…
Réda B.
Comment (79)