Un des diplomates algériens qui a échappé aux terroristes au Mali écrit à Lamamra
Un des diplomates algériens qui a pu échapper aux terroristes à Gao, au Nord-Mali, lance un cri de détresse en direction du ministre des Affaires étrangères. Mohamed Boumahamed, le «huitième diplomate» du consulat d’Algérie à Gao, qui s’était échappé de manière spectaculaire aux éléments armés du Mujao, en avril 2012, se dit très affecté par cet épisode terrible. Il en appelle à la compréhension de Ramtane Lamamra pour qu’il lui permette de poursuivre ses «soins lourds» à l’étranger, en Tunisie exactement, dans le cadre d’un recrutement en tant qu’agent contractuel, après sa mise à la retraite d’office par l’administration du ministère des Affaires étrangères, en 2016. «Après mon retour forcé de Gao à l’administration centrale, à la suite des événements tragiques et l’attaque brutale et inhumaine qui a ciblé notre consulat par un groupe terroriste, j’ai été atteint de troubles psychologiques graves qui ont conduit à une dégradation de ma santé physique», écrit ce diplomate dans une lettre adressée au ministre.
«Les conséquences sur mon état de santé m’ont obligé à subir deux interventions chirurgicales (ablation de la rate et de la vésicule biliaire) et une péritonite, lors de mon passage au consulat général d’Algérie à Tunis et je souhaite une affectation afin que je puisse terminer mes soins de neurochirurgie», demande-t-il au chef de la diplomatie algérienne. «Ce qui m’a incité à vous adresser cette lettre, c’est l’état actuel de ma santé mentale et physique qui commence à se dégrader sérieusement», fait remarquer l’ancien régisseur du consulat d’Algérie à Gao, qui exhorte son ministère de tutelle à lui permettre de bénéficier «à titre exceptionnel» d’une affectation à Tunis.
Le groupe terroriste Mujao avait retenu sept diplomates algériens en avril 2012 et exigé une rançon de 15 millions d’euros et la libération de prisonniers islamistes. Les deux derniers otages avaient été libérés le 30 août 2014. Il s’agit de Mourad Guessas et Kedour Miloudi, qui fit suite à celle des trois otages libérés quelques jours après leur enlèvement. Le consul, Boualem Sayes, qui faisait partie des diplomates enlevés, est décédé des suites d’une maladie chronique, alors que le diplomate Tahar Touati fut lâchement assassiné.
Karim Bouali
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