L’Anexal appelle au gel de l’accord avec l’UE
L’Algérie n’exporte plus rien en dehors des hydrocarbures. Le président de l’Association des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Naceri, assure que la diversification des exportations reste au stade de vœu. S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Ali Bey Naceri met en avant les chiffres du commerce extérieur qui démontrent que l’Algérie n’exporte que du gaz et du pétrole. Selon lui, les exportations hors hydrocarbures se résument en quelques tonnes de dattes et d’infimes quantités de produits agroalimentaires et électroniques finis. Ali Bey Naceri assure ainsi que rien n’a été fait pour concurrencer le marché mondial.
Il considère dans ce sillage que l’Accord d’association avec l’Union européenne doit être revu, car il est en défaveur de la diversification économique du pays. «Nous appelons au gel de l’accord d’association avec l’UE. Nous voyons comment la Grande-Bretagne a décidé de quitter l’UE. Pourquoi doit-on continuer avec un accord qui est en notre défaveur ? Surtout que l’UE n’a pas ramené ni les IDE ni le savoir-faire de ses entreprises en Algérie», plaide Ali Bey Naceri pour lequel l’acte d’exporter est à «inventer en Algérie» tant les entreprises ont toujours été habituées à produire pour le marché intérieur.
Saluant les mesures prises par les pouvoirs publics pour faciliter les exportations, le président de l’Anexal estime que ces efforts demeurent insuffisants en ce sens que l’exportation hors hydrocarbures peine à trouver son envol. Les «orientations du président Bouteflika» ne se sont pas traduites sur le terrain, a-t-il fait remarquer, considérant que l’Etat doit se désengager en tant qu’acteur économique et se concentrer sur sa mission de régulateur. Pour lui, réduire les importations n’est qu’une part de la solution. Car il y a des importations incompressibles.
La solution réside dans l’amélioration des exportations hors hydrocarbures. Cela nécessite une stratégie, un accompagnement et des facilitations. L’absence de stratégie fait que l’Algérie, malgré sa forte production manufacturière, continue à importer de grosses quantités de produits. Ali Bey Naceri affirme qu’il n’y a plus de temps à perdre. Il ne faut pas attendre 2017 pour travailler intensivement dans ce sens.
Il souligne le potentiel existant en matière d’exportation en évoquant des produits à forte valeur ajoutée tels que la câblerie électrique et les équipements électroménagers. A cela s’ajoute la pétrochimie, avec une large palette de produits allant de l’engrais à l’ammoniac en passant par l’urée.
Sonia Baker
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