France : une Garde nationale composée de réservistes
Le Conseil des ministres doit entériner mercredi la création en France d’une Garde nationale, vivier de réservistes désireux de contribuer à la protection du pays aux côtés des forces de l’ordre traditionnelles. Créée à la demande de François Hollande dans la foulée des attentats de l’été à Nice (Alpes-Maritimes) et Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), cette entité a pour double objectif de répondre au désir d’engagement exprimé par de nombreux Français et le besoin accru de sécurité sur le territoire.
Placée sous la double autorité des ministères de la Défense et de l’Intérieur, elle rassemblera les réserves actuelles de la police, de la gendarmerie et de l’armée avec pour objectif d’atteindre 85 000 engagés d’ici deux ans. Fin juillet, François Hollande avait lancé un «appel à toutes les femmes et tous les hommes qui, en parallèle d’une carrière d’études ou d’un choix professionnel, ont choisi de s’engager au service de la protection des Français».
L’entourage du chef de l’Etat évoque aujourd’hui un projet visant «à la fois à offrir une protection la plus satisfaisante possible de notre territoire et des Français, et répondre au vrai désir d’engagement de la population pour défendre le pays.»
La constitution de la Garde nationale vient en complément d’autres dispositifs que sont le service civique et la réserve citoyenne. De 63 000 en 2016, le nombre total de personnes intégrées à la Garde nationale devrait passer à 72 000 en 2017 puis 85 000 en 2018. Ce qui permettra de déployer chaque jour sur le terrain quelque 9.250 réservistes, contre 5 500 aujourd’hui. Pour ce faire, une enveloppe de 311 millions d’euros est prévue dans le projet de loi de finances 2017, soit une hausse de 100 millions sur un an.
Formés par l’armée pendant 20 à 30 jours, entraînés au maniement des armes, les éléments de la Garde nationale sont appelés à répondre aux mêmes missions que celles des forces de l’ordre : surveillance du territoire, lutte contre la délinquance, sécurisation de grands événements…
L’idée est aussi de fidéliser les réservistes en faisant passer le nombre de jours d’engagement annuel d’une vingtaine aujourd’hui en moyenne à 37 en 2018. Pour améliorer le recrutement, ouvert à partir de l’âge de 17 ans, les concepteurs de la Garde nationale ont prévu plusieurs mesures incitatives.
Chaque jeune de moins de 25 ans qui s’engagera pourra ainsi se faire financer son permis de conduire B par l’Etat à hauteur de 1 000 euros. Les étudiants qui signeront des contrats sur cinq ans et assureront annuellement 37 jours d’engagement recevront une allocation de 100 euros par mois.
Toujours dans un souci de fidélisation, l’Etat versera une prime de 250 euros à tout réserviste renouvelant son contrat initial pour une durée de trois à cinq ans s’il a totalisé au moins 37 jours de réserve dans l’année échue.
Pour faciliter l’engagement des salariés, l’Etat ouvrira aux entreprises une réduction d’impôt de 60% du montant charges comprises du salaire représenté par le temps d’engagement du réserviste concerné. Un site internet dédié (garde-nationale.fr) vise à répondre à toutes les questions des potentiels futurs engagés.
R. I.
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