Amar Saïdani reporte la réunion du comité central du FLN de peur d’être destitué
Selon le député islamiste Hassan Aribi, qui cite des «sources officielles», le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, aurait décidé de reporter sine die la réunion du comité central du parti prévue initialement le 22 octobre prochain. Amar Saïdani vise, par ce report, à neutraliser ses adversaires après qu’il a eu vent que cette réunion allait lui être fatale. Des échos nous étaient parvenus de l’intérieur des instances dirigeantes du FLN, au lendemain de la sortie intempestive d’Amar Saïdani, le 5 octobre dernier, selon lesquels les membres du bureau politique et du comité central sont arrivés à la conclusion que le secrétaire général du FLN devait quitter son poste après les graves accusations proférées contre le général Toufik et Abdelaziz Belkhadem. Amar Saïdani, dont les propos déplacés ont gêné jusques et y compris ses propres mentors, vivrait ainsi ses dernières heures à la tête du parti. Il s’est, pour ainsi dire, tiré une balle dans le pied en poussant le bouchon trop loin dans ses attaques contre des personnalités politiques qui ont, pendant longtemps, servi sous la férule du chef de l’Etat. A la présidence de la République, le discours inconvenant d’Amar Saïdani a été perçu comme une insulte au président Bouteflika que l’orateur déchaîné a voulu impliquer dans son réquisitoire dénigrant envers deux de ses anciens proches collaborateurs.
Amar Saïdani avait décidé de convoquer la réunion du comité central du FLN pour la tenue de cette session ordinaire conformément aux statuts du parti qui prévoient une session ordinaire par an. Le patron du FLN voulait s’assurer un «nouveau plébiscite». Aussi, avait-il demandé que fussent présents à cette session tous les cadres dirigeants du parti. Le secrétaire général du FLN avait présenté l’élargissement de cette rencontre aux non-membres du comité central sous l’angle de la transparence, en voulant démontrer qu’il était réellement porté par tous les cadres du parti et pas uniquement par les membres du comité central issu du congrès controversé de juin 2015. Officiellement, l’ordre du jour – éminemment technique – de cette session était la présentation du bilan annuel d’activité du parti, du bilan financier annuel, du rapport de l’instance de coordination et de la prospective et de la stratégie électorale du parti.
Acculé de toute part, Amar Saïdani se sait politiquement mort. Il s’accroche autant que faire se peut à ses derniers espoirs infimes, mais les jeux sont faits. Sa déchéance n’est qu’une question de temps. En effet, aussi bien les dirigeants du FLN que les décideurs politiques partagent désormais la conviction que le secrétaire général actuel mène le parti à sa perte et menace, en persistant dans son attitude aventureuse, de faire s’écrouler l’édifice du pouvoir déjà chancelant.
Karim Bouali
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